Pub est un magnifique pur-sang à l’élégante robe bai-brun foncé. Durant plusieurs années, il était cheval de course sur les hippodromes, notamment celui de Nancy Brabois. Aujourd’hui retraité, il coule des jours paisibles dans un petit coin de campagne du Saintois.
Nous l’avons rencontré et il nous a confié quelques brides de sa vie d’équidé.
Pub, où êtes-vous né ?
Eh bien, ici à Quevilloncourt, à quelques mètres du grand espace vert dans lequel je me dégourdis les jambes aujourd’hui. C’était il y a dix sept ans. Après onze mois de gestation de ma mère, je suis né et été sevré à l’âge de 6 mois. J’ai fait mes premiers trots et galops à l’endroit où je vous rencontre.
Et vous êtes devenu un cheval de course ?
Cela s’est fait progressivement. J’ai été débourré vers 18 mois, c’est-à-dire qu’un cavalier a pu me monter. J’ai progressivement approché le milieu des courses pour m’habituer. Chaque cheval appréhende ce moment selon son caractère et son émotivité. A deux ans, j’ai foulé la surface d’un hippodrome… et c’était parti pour ma carrière.
Combien de courses par an ?
En fait, cela dépendait des types d’épreuves. En obstacles, un cheval court sept à huit fois par an et en plat, 12 ou 13 fois en fonction, bien évidement de notre récupération d’après course.
Comment se passaient les entraînements ?
Durant ma carrière, j’ai vécu une vraie existence d’athlète de haut niveau. Tous les jours, j’allais m’entraîner. C’est essentiel si on veut bien figurer. On dit de moi que j’ai un caractère pas facile donc j’étais très assidu mais pas toujours réceptif… Durant les séances avec mon cavalier, j’alternais les exercices pour parfaire mon endurance, ma résistance et maîtriser les différentes techniques, en particulier pour le saut.
Vous aviez une alimentation spécifique ?
Elle était nécessaire pour garder la forme et un poids raisonnable pour un cheval de course. Par jour, je mangeais 6 kg de foin, 2,5 kg d’aliments floconnés, 2,5 kg d’avoine. J’ajoute que les 10 kg de paille de mon box étaient changés chaque jour.
D’autres paramètres de préparation ?
Comme mes congénères sur les hippodromes, je suis un être vivant très sensible. On nous met souvent des couvertures d’été ou d’hiver pour parer à tout coup de froid. Tous les jours, j’ai droit au pansage, au brossage et surtout à des soins… spécifiques pour les pieds et les jambes, car ils restent le talon d’Achille d’un cheval. On peut parler aussi du suivi vétérinaire. Bien sûr, cela passe par toutes les vaccinations classiques (rhino, tétanos, grippe), prise de sang. Egalement, durant ma carrière de sportif, je prenais des vitamines avec un suivi adapté. De même, je voyais un ostéopathe équin pour vérifier que toutes mes vertèbres et articulations étaient bien en place. Comme tout athlète, j’ai eu des traumatismes et des arrêts pouvant allés jusqu’à 2 ans.
Quelle relation avec votre maître ou cavalier ?
Entre nous, c’est une osmose essentielle. Sur les champs de course, et en dehors, j’avais une grande confiance en lui. Je dirais que nous connaissions les réactions de l’un et de l’autre. D’ailleurs, j’ai toujours adoré ses marques d’affection. Et, je lui rendais bien.
Vous êtes aujourd’hui à la retraite…
Oui depuis l’âge de onze ans…Beaucoup de chevaux deviennent après leur carrière – qui est souvent très éphémère, à cause des blessures – des chevaux de promenade ou des chevaux de concours. Pour un cheval, les courses ne sont pas sans danger : en obstacles, les répétitions des sauts sont assez traumatisantes, et en plat, une ligne droite peut nous voir atteindre les 60 km/h/. J’ai donc mérité un bon repos après avoir bien servi. Depuis, je gambade dans ce grand parc ou je suis un retraité heureux, aux côtés de ma sœur et de mon neveu. Malheureusement, tous mes congénères, n’ont pas cette chance !
Quelques derniers mots…
Les spectateurs qui viennent nous admirer à l’hippodrome de Nancy-Brabois sont souvent étonnés de découvrir des chevaux qui sont des athlètes de haut niveau. Il est vrai que nous nous dépensons sans compter sur les pistes et que l’ambiance et spectacle valent le détour. On ne vient pas aux courses que pour parier, mais en famille, avec des amis, pour prendre un grand plaisir dans ce beau sport en phase avec la nature et pour admirer, notre fougue, notre élégance et notre panache.
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