En deux pièces, le théâtre de la Manufacture explore deux trajectoires différentes mais riches d’une humanité attachante.
« J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le boudin »
Adapté de l’œuvre autobiographique de Jean-Marie Piemme, « Spoutnik », ce spectacle fait écho à une problématique bien contemporaine : la désindustrialisation. Dans une cuisine, un homme joué par Philippe Jeusette, aussi metteur en scène, fait éclore les souvenirs de sa vie, de sa naissance à la mort de ses parents, des sorties d’usine aux fêtes de famille et redonne vie à un monde en train de s’évanouir. Anecdotiquement, l’action se déroule à Seraing en Belgique. Elle pourrait aussi prendre vie en Lorraine. « J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le boudin », mélange textes, musiques et projections, pour un voyage plein d’émotions.
Du 12 au 16 janvier.
« Woyzeck »
« Chaque homme est un abîme. On a le vertige quand on se penche dessus », entend-t-on dans la pièce de Georg Büchner. Ici, 49 fragments d’une vie, celle de Woyzeck, se heurtent, se mélangent et proposent une vision en mosaïque de son histoire, pathétique et en même temps complètement abracadarantesque. Elle est pourtant inspirée d’un fait divers datant de 1821 : un perruquier coiffeur sans emploi assassine sa compagne infidèle. La même poisse colle au dos de Woyzeck. Humilié par sa hiérarchie, utilisé comme cobaye, trompé par sa petite-amie, ce dernier entend par dessus le marché des voix. Avant l’heure, Georg Büchner explore ce qui sera nommé un siècle plus tard la schizophrénie. Une pièce décoiffante dans laquelle la folie n’est qu’un prétexte.
Du 26 au 30 janvier.
Réservations : 03 83 37 42 42 • [email protected] • theatre-manufacture.fr
Publi-reportage • Photo © Alice Piemme, DR