Comme chaque année, l’art et la nature fusionnent et donnent naissance à des rejetons non dépourvus de magie. Dès le 16 juillet, « Vent des Forêts » inaugure ses nouvelles œuvres. Un mariage à ne pas manquer !
Contrairement aux apparences, il se passe bien des choses en Meuse. Des Vieux Métiers d’Azanne au festival RenaissanceS à Bar-le-Duc, le printemps et l’été sont annonciateurs de beaux rendez-vous en famille, entre amis ou en solitaire. Dès juillet, un vent nouveau souffle sur le département. Son bouquet n’est ni floral, ni capiteux : il est artistique et naturel. À 30 km de Bar-le-Duc et à neuf minutes de Saint-Mihiel en voiture, un centre d’art contemporain s’est installé au beau milieu d’une forêt. Lancé par six villages agricoles et forestiers, le projet « Vent des Forêts » a trouvé ses marques sur un espace extraordinaire de 5 000 hectares, niché entre Fresne-au-Mont, Laheymeix, Dompcevrin et Pierrefitte-sur-Aire.
De l’art pour les pieds
Dissimulés au détour d’une clairière ou d’un chemin sinueux, quatre-vingt-dix œuvres patientent gentiment que les promeneurs viennent les admirer dans leur emballage vert. Au total, sept circuits de 3 à 14 km les guident jusqu’à elles. Les esthètes aimeront à se perdre dans ce lieu à nul autre pareil. Déconseillés en période de chasse, les sentiers de randonnée sont toutefois accessibles à toutes les saisons. Chaque année, de nouvelles pièces viennent grossir le rang des merveilles à découvrir. Les artistes travaillent sur des créations élaborées sur-mesure en collaboration avec les acteurs de ce territoire. Agriculteurs, entreprises artisanales ou centres de formation apportent leur griffe aux productions artistiques en offrant matières premières ou savoir-faire. En 2016, huit nouvelles créations enrichissent une collection qui, contrairement à celles des musées, évolue avec le temps et les conditions climatiques. Bois, pierre, bâches, les matériaux et supports utilisés montrent leurs rides, les aspérités que le froid, la pluie ou le soleil ont gravées dans leur chair. Gabrielle Conilh de Bessac et Jules Guissart jouent justement la carte de l’interaction entre leurs pièces et leur environnement : ces trois sculptures en acier Corten sont mobiles et « gravent, inscrivent, rasent et creusent des signes élémentaires dans le sol de la forêt ».
Dialogues
De la même manière, la structure de Matthieu Pilaud perpétue ses réflexions sur la mise en scène d’un espace, avec toujours comme point d’ancrage l’être humain. Sa pièce en bois, placée en équilibre entre deux chênes, dialogue avec la nature tout autour en même temps qu’avec les passants. Selon l’artiste lui-même, la relation avec ses œuvres prend l’apparence du jeu : « À travers certaines pièces, je tente d’amener le regardeur, à la manière d’un enfant, d’être acteur de son imaginaire (escalader, construire, déconstruire, casser, reconstruire à l’infini ou bien se cacher, s’enfermer et se lover) ». Dans le cadre du dispositif de résidence de création « centenaire de la Grande Guerre » du département de la Meuse, Arnaud Rochard a travaillé avec des matériaux récupérés (poutres, piquets et planches) dans « le paysage apocalyptique d’après la bataille ». Il en résulte une œuvre dégageant une impression glaçante, « comme un moment de suspension avant le déferlement de la horde sauvage ». Pour le même dispositif, Daniel Nadaud rend hommage aux pigeons voyageurs de la Première Guerre mondiale avec la construction de quatre pigeonniers « fantômes » réalisés à partir d’acier et de bois et « perforés de motifs ».
Nuit sauvage
« Vent des Forêts » se découvre à toutes les saisons mais aussi à toutes les heures du jour et de la nuit. Pour une expérience plus intense, réservez votre Maison Sylvestre et laissez traîner aussi vos oreilles à la recherche des petits bruits de la forêt : froufrou des feuilles piétinées par un animal, craquements des arbres sous le vent et d’autres merveilles prodiguées par la nature. Pour dormir tranquilles, deux cabanes dessinées par Matali Crasset, « Le Nichoir » et « La Noisette », accueilleront votre fatigue et vos désirs de communion avec un environnement apaisant. Afin de subvenir à vos fringales, un panier de produits locaux vous attend. Dans ce dernier, nul petit pot de beurre à la mode Petit Chaperon rouge mais une belle sélection appétissante : pâté à la mirabelle, potée lorraine, soupe, jus de fruits bio, miel, confiture… Une collection d’objets « We trust in wood », imaginés spécialement pour ces beaux abris en bois par Matali Crasset, vient enrichir le confort des locataires sur place. « Vent des Forêts » vous fait vivre l’art autrement.
Toutes les informations (plans d’accès, réservations Maisons Sylvestres…) sur le site ventdesforets.org, par mail via [email protected] ou par téléphone au 03 29 71 01 95.