TIQUoJARDIN cherche volontaires !

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© Julien Marchand / CiTIQUE

Les tiques sont partout, en forêt, dans nos parcs et nos jardins… Et si leur piqûre est indolore, les conséquences à long terme peuvent être douloureuses. D’où le projet participatif TIQUoJARDIN, étude unique en son genre issue de la volonté de différents organismes de recherche de mieux les connaître.

Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. En l’occurrence, sans ses volontaires, l’opération TIQUoJARDIN n’irait ni vite ni loin ! Et pour mieux comprendre les risques associés aux piqûres de tiques, l’INRAE s’est allié à l’Anses, au Laboratoire d’excellence ARBRE, à l’Université de Lorraine et au Centre Permanent d’initiatives pour l’Environnement Nancy Champenoux pour lancer TIQUoJARDIN, projet invitant les Nancéiens à collecter les tiques dans leurs jardins. 

Car si le risque de piqûre est généralement associé aux balades en forêt, plus d’un quart des piqûres de tiques surviennent en réalité dans les jardins des particuliers ! Or si l’on connaît mal les facteurs qui influencent la présence de tiques dans ces lieux (nature des milieux, conditions météorologiques, saisons ?), ni si cette présence représente un risque, les tiques peuvent transmettre des agents pathogènes, parmi lesquels ceux responsables de la maladie de Lyme.

Les conditions pour participer
Habiter dans un rayon  de 30 km autour de Nancy,
Avoir un jardin d’au moins 100m2,
S’inscrire en ligne sur le site du projet.

Objectif : 150 jardins

En vue de collecter un maximum de données et de tiques dans les jardins privés, TIQUoJARDIN appelle à la bonne volonté du grand public ! Jusqu’au 10 juillet, toute personne volontaire et habitant dans un jardin d’au moins 100 m2 sur le périmètre concerné (Nancy et jusqu’à 30 km alentour) se verra équipée d’un kit de prélèvement. Dès lors, elle devra suivre un protocole défini (et facile à mettre en œuvre) afin de collecter et de rapporter à l’équipe scientifique les tiques présentes chez elle.

L’an dernier, année de la première collecte, 73 jardins avaient été couverts. Objectif annoncé, pour 2022, par les porteurs de projet ? 150 jardins ! En effet, plus le nombre de participants sera important, plus les chercheurs auront de quoi déterminer les facteurs environnementaux influençant la présence de tiques dans les jardins. Alors à vos tiques !

Le programme CiTIQUE
TIQUoJARDIN s’inscrit dans le programme de recherche participative CiTIQUE, dont l’objectif est de collecter des données sur la répartition géographique, en France, des piqûres de tiques et des agents pathogènes qu’elles transportent. Depuis le début du projet en 2017, plus de 72 000 piqûres de tiques ont été signalées dans l’application Signalement TIQUE, plus de 50 000 tiques piqueuses ont été archivées dans la « tiquothèque » de la platerforme Tous Chercheurs de Champenoux et plus de 2000 tiques ont été analysées pour en identifier les pathogènes transportés. Le programme est lauréat de l’édition 2021 du prix de la recherche participative remis par le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

Entretien avec Jonas Durand, ingénieur de recherche au laboratoire Touschercheurs du Centre INRAE Grand Est

Une première collecte a eu lieu l’an dernier. Les résultats sont-ils encourageants ?

Oui, mais le nombre de participants n’était pas suffisant pour produire une analyse scientifique. Nous avons donc fait le choix de ne pas exploiter ces données et de les agglomérer à celles qui seront collectées cette année. 

Quels éléments intéressants avez-vous trouvés ?

Nous savons que des tiques ont été retrouvées dans 29 des 73 jardins participants, à raison de 4 tiques en moyenne par jardin infesté. Autre fait intéressant : les tiques étaient présentes dans les jardins ruraux comme dans ceux d’environnements plus urbanisés. Certains participants se sont dits surpris de ne pas en avoir trouvé alors qu’ils avaient déjà été piqués. À l’inverse, d’autres ont été étonnés d’en trouver. L’une de nos hypothèses de départ, et qui devra être vérifiée, est que les tiques ne sont peut-être pas présentes toute l’année dans le jardin, mais qu’elles sont apportées par les animaux sauvages (oiseaux, rongeurs, hérisson, chevreuil, renard…) ou domestiques. 

Pour cette année, vous ciblez 150 jardins…

En effet, et de profils variés : ruraux et urbains, plus ou moins proches des forêts, avec et sans tiques… Plus il y aura de jardins mieux ce sera ! Si nous collectons suffisamment de données, nous pourrons boucler l’étude et revenir, l’an prochain, vers les participants sous forme de groupes de travail autour de « comment mieux protéger son jardin contre les tiques », en se basant sur les résultats obtenus.

Un mot pour convaincre nos lecteurs de participer ?

Je leur dirai que le fait de savoir si l’on a des tiques ou non dans son jardin est rassurant, car s’il y en a, cela permet d’agir ! Et puis participer à ce projet, c’est contribuer à aider la recherche. Grâce à vous, nous pourrons enfin savoir pourquoi certains jardins ont des tiques et d’autres non. Ainsi, nous pourrons faire en sorte que moins de gens se fassent piquer et donc que moins tombent malades.

Informations et inscription sur citique.fr/tiquojardin
Photos © Julien Marchand, CiTIQUE, DR