Sur le sable

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Après une incursion dans une ville d’Alep fantomatique puis sur les routes des États-Unis dans les années 1970, la galerie CRI des Lumières à Lunéville prend le pouls de la plage de Bray-Dunes à travers le travail du photographe Frédéric Cornu.

Souchon chantait un baiser sur la plage de Malo Bray-Dunes. Frédéric Cornu, photographe lillois, fredonne une autre chanson : celle de ceux qui la fréquentent. Dans cette série de portraits en noir et blanc, il capte des bribes de vies, un peu cabossées, riches de leurs défauts. Il transplante au cœur de son travail la beauté et la fragilité de corps qui ne se veulent ni esthétiques, ni commerciaux. Ils sont « glorieux », comme les décrit l’écrivain Thierry Hesse : « en leurs chairs éprouvées, [ils] révèlent alors l’histoire de leur seule subsistance. Ce qu’effacent à jamais les créatures sans qualités, sans accidents […] imperméables aux heurts, au vent qui souffle dans les dunes, aux peines si quotidiennes – des images de la mode ».

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Une humanité portée aux nues

En nous faisant découvrir le travail de cet artiste, le CRI des Lumières (Carrefour des Regards et de l’Image) continue sur sa lignée de photographie « humaniste et sociale » que maintient par ses choix son directeur artistique, Éric Didym « La problématique de la couleur est que, lorsqu’on regarde l’image, on ne voit dans un premier temps que ça. La question à se poser en tant que photographe est : est-ce qu’on raconte quelque chose ou se lance-t-on dans un acte esthétique ? », analyse celui-ci. Clairement, Frédéric Cornu a opté pour la première solution.

« Balnéaires », du 16 avril au 12 juin (fermé le mardi), place de la deuxième division de cavalerie au Château de Lunéville. Plus d’informations : crideslumieres.org

Photos © Frédéric Cornu, DR