Un vieux canapé abandonné sur le trottoir, une pauvre étagère débitée en morceaux après des années de service, la vie d’un meuble se finit parfois de façon cruelle. L’association Soul Custom s’est donnée pour mission de leur offrir une seconde vie.
Lancée en 2013, Soul Custom fédère une trentaine de bénévoles. Anthony Charuel, le chargé de développement, est pour le moment le seul salarié de cette entreprise qui se définit comme « environnementale, solidaire et sociale ». Car l’association ne fait pas que récupérer et « customiser » les mobiliers délaissés ou abimés, elle entend aussi accueillir des personnes en réinsertion. Grâce à ces idées ambitieuses, à la convergence de domaines comme le recyclage, l’emploi, l’art et la culture, elle s’est vue récompensée à plusieurs reprises : aux concours SFR jeunes talents, ICN Start’Up et a reçu dernièrement le Prix de l’Étudiant Entrepreneur en Économie Sociale (PEEES). Un succès d’estime qui n’empêche pas les difficultés : la structure recherche toujours des locaux pour s’installer. Pour autant les acteurs de cette aventure veulent garder la même dynamique qu’à leurs débuts. « On ne doit pas se laisser stopper par des contraintes économiques ou administratives », martèle Anthony Charuel.
Décloisonnement
Soul Custom a toute sa place dans l’Est. « La Lorraine et Nancy ont une vraie tradition des métiers du bois et un patrimoine riche avec l’Art Nouveau, Jean Prouvé… C’est dommage de les voir cantonnés à des musées alors qu’il est possible de réaliser des pièces ancrées dans le présent », explique Anthony Charuel. Du design au quotidien, accessible à tous, hors des galeries et des salons d’exposition, voilà une autre révolution de Soul Custom. L’association reste toutefois humble : « Il y n’y a rien d’innovant dans notre projet : on produit des meubles ». Elle reconnait quand même un part d’innovation dans sa capacité à opérer « un croisement » entre différents secteurs d’activité. Soul Custom reconstruit vos meubles et décloisonne les idées. »