Plonk et Replonk, un collectif timbré

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Pourvoyeur de délicieuses bêtises et provocateur d’humour, Plonk et Replonk sa lance à la conquête de Nancy avec l’exposition « Moments durables et métiers éphémères ». Dès le 15 janvier, les pitreries du collectif jurassien envahissent la galerie Lillebonne. Une bonne tranche de « poilade » en perspective.

Au commencement était la verve. Celle de Plonk et Replonk s’est immiscée dans le cœur des libraires français bien avant de prendre place sur les murs, dans les étagères ou dans les boîtes aux lettres de nouveaux convertis. Derrière ce nom énigmatique se dissimule un triumvirat déjanté, et cent pour cent garanti sans tyrannie, formé en 1995 au bas des sommets du Jura suisse.  Les frères Jacques et Hubert Froidevaux et Miguel-Angel Morales travaillent l’humour à la chaîne, dans un élan presque fordiste, et s’appliquent à détourner les sages images de cartes postales 1900 en scénettes bizarrilantes (N. d. A. : bizarres et hilarantes).

Un Tour du monde à 361 degrés

Chacun a une attribution bien spécifique : Plonk plante le clou d’un humour impertinent aux saveurs dada douces-amères ; Replonk l’enfonce et le troisième, l’Esperluette, ferme le cercle en tendant le clou suivant à Plonk. Parmi eux, qui est Plonk ou Replonk ? Le mystère n’a toujours pas été éclairci. Quoiqu’il en soit, avec eux, le quotidien le plus fade pétille de bonne humeur. Sur leurs photomontages, les trois joyeux drilles transforment le gentil lapin Pan-Pan en « pitbull de Garennes », font passer à la postérité la « classe d’hyperactifs de Melle Bemolle » ou inventent la « plieuse de bananes tournant à plein régime ». Décliné en cartes, livres, bandes-dessinées, calendriers, T-shirts et même en nains de jardin avec « bétonnage de sécurité », l’univers du trio suisse réalise aussi un petit tour de France en expositions. Du 15 janvier au 14 février, la galerie Lillebonne se laisse séduire par les œuvres piquantes des trois compères. Suite à la sortie du livre « Monuments durables et métiers éphémères » en octobre dernier aux éditions Hoëbeke, l’exposition nancéienne va exploiter le filon avec deux thématiques phares du collectif : « les Merveilles du monde » et « les petits métiers d’ici et d’ailleurs ».

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À dada sur Monty Python

Dans la première catégorie, les visiteurs feront un voyage extraordinaire et verront d’un œil nouveau les beautés de la planète comme le « premier toboggan du jeune Tout Ankh Amon ». Dans la seconde, ils découvriront des métiers (très) oubliés tels « la ravaudeuse de sabliers » ou l’impressionnant « cracheur d’eau ». À la manière du peintre surréaliste Magritte, ils aiment détourner les images. Ils superposent, retouchent et recolorisent ainsi des photographies issues d’archives. Assaisonnées d’un soupçon d’anticonformisme, d’une bonne dose d’absurde, les cartes postales ainsi créées semblent le résultat d’un cocktail où les Monty  Python se mélangent à Pierre Desproges. Les frères Froidevaux revendiquent aussi comme influence les dessins doucement toqués de Gary Larson. Avec plus de quatre cents cartes humoristiques, ils ont imaginé de quoi alimenter une année entière de rires en cascade. Car oui, le rire est bien le dada de Plonk et Replonk .

Exposition « Monuments durables et métiers éphémères » du 15 janvier au 14 février à la galerie Lillebonne.