« Africa, Magie de l’instinct » est la première exposition de photographie animalière présentée par Latifa Bernardin. A découvrir à la mairie de Lunéville jusqu’au 28 février.
Qu’elle soit faite de couleurs vives et naturelles sur du plexiglas à l’effet 3D pénétrant ou plutôt en noir et blanc, couchée sur de l’aluminium brossé lui conférant un rendu saisissant de détails ; la faune africaine capturée dans l’objectif de Latifa Bernardin nous rapproche un peu plus de la vérité animale.
Nombreux sont les photographes amateurs à s’essayer à l’exercice, mais celui de Latifa permet d’y déceler un supplément d’âme incontestable.
Originaire de Lunéville, Latifa s’est d’abord formée à l’architecture puis en tant que décoratrice, a travaillé pendant près de 15 ans à la conception de cuisines intérieures dans son show-room installé à Rosières-aux-Salines. Mariée à Serge Bernardin dont l’activité de transporteur fêtera ses 30 ans d’existence en août prochain, Latifa a finalement choisi d’accompagner l’entreprise familiale tout en s’adonnant à sa passion : la photo animalière.
Quel rapport entre son premier métier et la photographie ? Aucun à priori, si ce n’est un certain goût du beau, de l’esthétique et du détail.
Pour autant, son travail photographique n’a pas qu’une vocation ornementale de vos murs. Il s’agit là d’une réelle passion pour l’animal, qu’il soit issu de la savane africaine ou des banquises de l’Arctique. « Dans notre famille, nous tenons cette admiration et ce respect pour les animaux de notre père, militaire de carrière et fan de chevaux » confie Latifa.
Sensibilité animale
Autodidacte, elle se documente beaucoup, admire les travaux de Laurent Baheux ou Alexandre Deschaumes et shoote énormément : « Près de 6 000 clichés à chacun de mes voyages dans lesquels je fais un tri dès ma montée dans l’avion du retour ». Car Latifa est une aventurière dans l’âme, doublée d’une épicurienne rappelant sans cesse à ses enfants l’incroyable richesse du monde les entourant et toute l’attention qu’il faut lui porter.
Cette attention particulière est véhiculée à travers son œil et l’objectif de son appareil Nikon qu’elle a promené au cœur de l’Afrique Australe (Botswana, Namibie, Zimbabwe) et de l’Afrique de l’Est (Tanzanie et Rwanda), lors de sept safaris exploratifs entre 2011 à 2016. De ces voyages accompagnés de rangers aguerris « pour nous permettre, après 5h de marche à 2 000m d’altitude, d’approcher au plus près des éléphants comme des gorilles et des lions », Latifa en retient « une profonde humilité face à des espèces partageant la planète avec l’Homme ».
Bien que sophistiquée et pimpante à la ville, Latifa n’a pas hésité à s’agenouiller dans la boue ou à grimper dans les arbres pour immortaliser sur sa pellicule numérique des instants étonnants.
Regard pensif de gorilles, buffle puissant, course de zèbres, réunion de babouins, douche terreuse entre éléphants… tantôt proches et énigmatiques, drôles ou féroces : aucun n’a triché. « A travers mes photos, je souhaite sensibiliser et être une petite voix supplémentaire face à la jungle de la maltraitance animale. Je cherche à capter des émotions pour les transmettre par l’image et montrer que les animaux ont une âme, qu’ils pensent et sont sensibles ».
Grâce à sa page facebook « From Nature to Wild Life », Latifa partage ses clichés puis germe l’idée d’une première exposition. Elle prendra forme grâce au concours de la mairie de Lunéville. Près de cinquante photographies, « hashtaguées » avec humour, sont ainsi exposées jusqu’au 28 février à la mairie.
Plus d’infos sur facebook.com/bernardinlatifa
Photos © Latifa Bernardin, DR