Les 9, 10 et 13 janvier 2016, guidé par le chef italien Giuseppe Grazioli, l’orchestre symphonique de l’Opéra national de Lorraine se frotte à un génie musical : Nino Rota. Peu connu en France, nombre de ses compositions sont pourtant plantées dans nos têtes.
Depuis 1972 et la sortie en salles du « Parrain » de Francis Coppola, une valse triste vient hanter nos esprits. Cette air lancinant et nostalgique est né sous les doigts du pianiste et compositeur italien Nino Rota. Né en 1911 dans une famille de musiciens, ce dernier va marquer l’histoire du grand écran et ses plus grands réalisateurs, de Fellini à Visconti. Le sourire ravageur de Marcello Mastroianni dans La Dolce Vita, le déclin du magnifique Prince de Salina dans Le Guépard, la fin tragique de Nadia dans Rocco et ses frères, tous ces magnifiques morceaux d’anthologie du cinéma n’auraient pas été les mêmes sans l’habit musical que celui-ci leur a tissé.
L’illusionniste
« Quand on entend l’une de ses compositions, on a souvent le sentiment de l’avoir déjà entendue ailleurs. Il a cette capacité de fouiller dans la mémoire de celui qui l’écoute », note Giuseppe Grazioli, chef d’orchestre italien et spécialiste du compositeur. Les 9, 10 et 13 janvier, il emmènera l’orchestre symphonique de l’Opéra de Nancy sur les traces de cet incroyable « metteur en musique ». Le maestro commence à écrire pour le cinéma en 1933 et continuera jusqu’à sa mort en 1979. Au total, il composera les bandes originales d’environ 170 productions. Parmi tous les cinéastes avec lesquels il a collaboré, Fellini restera l’un des favoris. « Il donnait une idée assez vague de scène ou du film en général. Nino Rota se mettait au piano et improvisait jusqu’à ce que Fellini entende ce qu’il voulait. Il avait le don de créer en deux secondes ce que le réalisateur désirait, bien avant de voir lui-même le film », raconte Giuseppe Grazioli.
La face cachée de Nino Rota
Mais les talents du musicien italien ne se limitent pas au septième art. Ce dernier est aussi l’auteur de plusieurs symphonies, concertos ou opéras. « Il était déjà connu à l’âge de onze ou douze ans comme un formidable pianiste, capable d’improviser sur n’importe quel thème. Il a commencé à composer très tôt. Mais le cinéma est un art tellement fort et populaire que Nino Rota a eu du mal à se faire connaître pour ses autres œuvres », ajoute le chef d’orchestre. Pour cette incursion sur grand écran, Nino Rota a souvent été jugé comme un compositeur de seconde zone. Pourtant, il suffit d’écouter les premières notes du thème de La Strada ou celui d’Amarcord pour être pris d’une délicieux frisson. Vous aussi ayez la chair de poule avec Nino Rota !
Hommage à Nino Rota, sous la direction de Giuseppe Grazioli : concert Famille le 9 janvier à 11h et concert commenté le 10 janvier à 15h à l’Opéra national de Lorraine, concert Étudiants le 13 janvier à 20h30 à la salle Poirel. Plus de renseignements : opera-national-lorraine.fr • 03 83 85 33 11.