Marguerite Delorme au château de Lunéville

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Une belle exposition retrace pour la première fois l’œuvre de Marguerite Delorme, peintre de qualité et rare femme a évoluer dans ce milieu au cours de la première moitié du XXe siècle. Un parcours riche et captivant qui dévoile une personnalité forte.

Marguerite Delorme naît en 1876 dans un milieu aisé. Son père est le célèbre médecin militaire Edmond Delorme, futur fondateur du musée de Lunéville. Très tôt, elle manifeste un intérêt pour l’art et se forme dans divers ateliers privés à Paris, l’Ecole des Beaux-arts étant alors encore interdite aux femmes. Elève de Luc-Olivier Merson, elle se lie d’amitié avec la famille. Parallèlement, elle commence à exposer dans les salons, passage obligé pour espérer une reconnaissance officielle.

Observatrice du quotidien

Ses premières œuvres ont pour thème l’environnement familial ou son père opérant au Val-de-Grâce. La touche y est douce, intimiste, plaisante. Elle est aussi moderne.
Marguerite Delorme trouve aussi ses premières inspirations en Bretagne où elle passe l’été avec les Merson. Ses œuvres sont petit à petit remarquées. En 1909, Le lavoir de Saint-Pol de Léon remporte le prix Gallimard-Jaubert au Salon de la Société des Artistes Français.

Premier voyage

Une bourse obtenue en 1905 lui permet de sillonner les campagne italiennes. Les couleurs du Sud s’introduisent dans son œuvre qui devient plus libre et plus lumineuse. Les perspectives se font plus profondes, l’envie d’ailleurs plus pressante.

Une fascination pour le Sud

Durant la première guerre mondiale, réfugiée dans le Sud, Marguerite Delorme peint avec attention et sensibilité les tirailleurs sénégalais rencontrés dans les « camps d’hivernage ». Présentés en 1921, ces dessins lui offrent la découverte du Maroc en remportant le Prix de la Compagnie Générale Transatlantique.
Plus qu’un voyage, c’est une véritable révélation. Couleurs, paysages, coutumes, habitants, tout la séduit. Elle parcourt inlassablement le pays et saisit les scènes de la vie quotidienne. Son trait précis rend l’âme d’un pays qu’elle aime profondément, loin des fantasmes orientaux du XIXe siècle. Elle s’éteint en 1946.

Première rétrospective de l’artiste, l’exposition permet de découvrir des œuvres pour la plupart inédites, car conservées en collections particulières. L’œuvre de Delorme est riche, varié, surprenant.
Marguerite Delorme méritait assurément d’être mise en lumière.

Jusqu’au 28 octobre, Château de Lunéville, communs nord.
De 10h à 12h et de 14h à 18h tous les jours sauf le mardi.