L’archéologie ne se résume pas à Indiana Jones et à l’action de gratter la terre pour en sortir des trésors incongrus. Du 17 au 19 juin, la 7e édition des Journées nationales de l’Archéologie rétablit quelques vérités et sensibilise le grand public à un métier mal connu.
Dans le Grand Est, musées, sites exceptionnels et acteurs du patrimoine se mobilisent pour faire de ces journées de véritables temps de découvertes et d’échanges. Portée par l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), soutenu par le ministère de la culture et de la communication, la manifestation propose au grand public de faire connaissance avec un univers souvent caricaturé ou simplifié à outrance. L’archéologie est en effet constituée d’une riche palette de métiers divers, du spécialiste de céramique à celui des bâtis. Elle ne s’arrête pas non plus aux frontières d’un chantier de fouilles. L’archéologue cherche, met à jour des éléments puis les analyse pour en faire ressortir des bribes d’histoire et donner sens à notre passé.
Des portes ouvertes d’exception
Sur Nancy, pour cette 7e édition des JNA, un site se dévoile pour la première fois : le chantier de fouilles de l’ancienne prison Charles III. La destruction de cette dernière en 2010 a ouvert la voie aux recherches des archéologues de l’Inrap, avant l’aménagement du futur éco-quartier Nancy Grand Cœur. Menées par Lonny Bourada, les fouilles portent sur un front bastionné construit en 1630 et démantelé peu après, en 1697, lors de la signature des traités de Ryswick. Ces derniers ont mis fin à la guerre entre la ligue d’Augsbourg (intégrant une grande partie des princes européens) et Louis XIV, qui rétrocède alors au duc Léopold la Lorraine, jusque-là occupée par les troupes françaises. Démarré en avril 2016, le chantier s’étend sur 9 000 m2 et vise à étudier les restes de cette ligne fortifiée. Les samedi 18 et dimanche 19 juin, le public pourra découvrir les vestiges du Bastion de Saurupt.
Prélever la connaissance
« L’objet principal d’une fouille préventive comme celle du site de la prison Charles III est de prélever toutes les connaissances sur place, d’acquérir des données puis de les archiver. Dans ce cas précis, elle va nous permettre d’avoir plus d’informations sur les plans de ce front bastionné. Il y a peu d’éléments prélevés, au contraire d’une autre intervention sur le Bastion Saint-Thiébaut où un blason aux armes de la France a été découvert. Il est aujourd’hui au Musée lorrain », explique Estelle Bénistant, chargée du développement culturel et de la communication Inrap pour le Grand Est. Les relevés effectués au cours de ces deux mois et demi renseigneront notamment l’Inrap sur la manière dont ces anciennes lignes bastionnées ont intégré la trame urbaine.
Tous à votre truelle
Nouveauté cette année, les JNA renforce l’accessibilité des nombreux sites participant à l’opération en proposant des visites guidées en langue des signes. Celle du site Nancy Grand-Cœur aura lieu le samedi à 15 h. Ces portes ouvertes offriront aussi aux visiteurs de se glisser dans la peau d’un archéologue grâce à différents ateliers. Certaines spécialités peu connues seront abordées comme la céramologie, l’étude des poteries sur le terrain qui sont aussi « les meilleurs marqueurs temporels en archéologie ». Un archéo-botaniste fera connaître son métier en répondant à quelques questions essentielles : à quoi ressemblent les vestiges de graines ? Que mangeaient les gens à une époque précise ? Comment peut-on en savoir plus sur le climat qui sévissait à une période donnée ? Ouvert les 18 et 19 juin, de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h, le Bastion de Saurupt vous révèlera tous ses secrets… ou presque.
Le programme complet des activités des Journées nationales de l’Archéologie en Lorraine sur le site journees-archeologie.fr
Publi-reportage • Photos © Annie Viannet / Inrap, DR