Le Musée barrois rend hommage à l’homme de science et à l’inventeur qu’était François Humbert dans l’exposition « Inventer pour guérir, une aventure médicale meusienne ».
Il est le précurseur de la médecine orthopédique. Né en 1776 à Châlons-en-Champagne, François Humbert s’est toujours passionné pour la mécanique et l’anatomie. Après avoir été chirurgien dans la Grande Armée, il ouvre, en 1817, le premier établissement de soins orthopédiques à Morley, petit village meusien. « Inventer pour guérir. François Humbert (1776-1850), une aventure médicale meusienne » a été pensée et organisée avec l’association F. Humbert dirigée par Michel Pionnier, également commissaire de l’exposition. Elle s’inscrit dans le cadre du bicentenaire de l’ouverture de l’établissement de l’officier de santé. « L’objectif de l’association est de faire comprendre la démarche scientifique d’Humbert au public, au-delà de l’aspect artistique et historique. C’est un patrimoine exceptionnel que nous avons là », explique Michel Pionnier.
Traiter et guérir les difformités
L’exposition débute sur un ensemble de documents d’archives, de portraits peints et photographiés, pour la plupart inédits, racontant la vie de François Humbert de sa naissance à la création de son établissement de Morley. « Il avait, certes, les compétences nécessaires pour l’orthopédie mais il y vient aussi un peu par hasard, car lorsqu’il est médecin de campagne, il croise des jeunes filles ayant des problèmes de dos, de hanches… » détaille le commissaire de l’exposition. Ainsi, François Humbert se lance dans la fabrication de « machines » permettant de traiter et de guérir les difformités telles que la scoliose, le pied-bot, le reversement de bassin, notamment chez les jeunes filles. Une quarantaine de maquettes ont été restaurées grâce à une souscription lancée via la Fondation du Patrimoine, avec la participation de la DRAC Grand Est et de nombreux donateurs institutionnels et privés. Exposées au Musée barrois, elles constituent un « véritable enjeu scientifique ». Basées sur les principes de tension, d’extension, d’immobilisation, ces machines, alliées aux bains de vapeurs, donneront des résultats concrets. « Au début, Humbert ne traitait que des patients de la région. Puis, des centaines de jeunes filles de bonne famille ont afflué de toute l’Europe pour recevoir ses soins. Les traitements étaient longs, de 12 à 24 mois en moyenne » poursuit Michel Pionnier.
« Il a révolutionné la médecine »
François Humbert s’inscrit dans un contexte plus général, celui des progrès et des difficultés de la médecine au début du XIXe siècle. « Nous sommes aussi dans une période où l’activité orthopédique est en plein développement. Et il y a une volonté de prévenir ces malformations pour avoir des enfants en bonne santé. » En 1827, Humbert découvre le traitement pour guérir la luxation congénitale de la hanche, maladie réputée incurable à cette époque. « Il a révolutionné la médecine à ce moment-là ! » souligne Michel Pionnier. Pour faire connaître ses méthodes, il publie plusieurs ouvrages dont « De l’emploi des moyens mécaniques et gymnastiques dans les traitements des difformités du système osseux » qui fait partie du don Humbert au Musée barrois. Car en 1850, la veuve du fils de François Humbert, unique héritière, lègue au musée de nombreux objets de collections, comme le zémi taïno (urne funéraire antillaise du XIIe siècle), ou encore un pilastre représentant une scène d’ophtalmologie antique, œuvres également visibles au musée.
François Humbert ferme son établissement en 1846 et meurt quelques années plus tard, en 1854. Cette exposition, ode à son travail de recherche, est à visiter jusqu’au 24 septembre.
Renseignements : 03 29 76 14 67 ou [email protected] • Ouverture du mercredi au dimanche (tous les jours en juillet et août), de 14 h à 18 h (fermeture les 14/07 et 15/08) • Tarifs : 4 €, 2 €
Publi-reportage • Photos © Michel Petit, Musée Barrois, DR