A Stenay, une exposition remarquable évoque ces nombreux oiseaux qui peuplent notre région, en permanence ou occasionnellement. Entre travail de la LPO et observation profane, le résultat est de toute beauté.
Dans nos forêts, champs et jardins, aux bords des eaux, Milans noirs, éperviers, pies grièches grises, moineaux domestiques, merles noirs, perruches à collier, chevaliers arlequin, grandes aigrettes… se posent devant notre regard ou tournoient au-dessus de nos têtes, tout là-haut, dans la voûte céleste. Dominique Landragin, délégué départemental de la Ligue pour la Protection des Oiseaux en Meuse, est intarissable quand il évoque le monde fascinant de ces volatiles, ceux qui nous sont communs et d’autres plus rares. Aux côtés de 20 bénévoles dans le nord-meusien (200 dans tout le département), il n’est pas peu fier de présenter au grand public, jusqu’au 31 mars, une exposition fort attractive : « Envol…ution ». Il s’agit d’une présentation très détaillée, avec des clichés exceptionnels d’oiseaux, du suivi des espèces depuis 30 ans en Lorraine. Le visiteur sera plongé dans un univers très pédagogique entre photos, schémas, graphiques, documents. Découvrir, apprendre, comprendre : trois mots qui caractérisent cette exposition au Musée européen de la Bière de Stenay, gratuite (il faut réserver au 03 29 80 68 78).
Le beau spectacle d’hiver
La Lorraine est en effet une destination privilégiée pour beaucoup d’oiseaux en hiver. Selon les saisons, de nombreuses espèces sont davantage observables dans nos contrées. La plus ou moins grande diversité et le nombre d’oiseaux qui nous visitent varient d’une année à l’autre selon les conditions météorologiques et alimentaires des pays d’où ils arrivent. On a vu ces derniers hivers des jaseurs boréaux découvrir furtivement la région. Nos oiseaux courants et sédentaires sont complétés par les arrivants saisonniers du Nord et de l’Est. C’est le cas des corbeaux freux et des buses variables. Bien entendu, les nombreux étangs lorrains sont une halte obligée pour ces oiseaux hivernants. Des centaines de canards siffleurs, sarcelles d’hiver, grèbes huppés, foulques macroules… y séjournent. Les passionnés de nature seront sensibles au charme de la blancheur des grandes aigrettes. D’autres viennent de la taïga et de la toundra : harles bièvres, harles piettes, oies cendrées, macreuses brunes… Elles cohabitent avec des oies rieuses et des oies des moissons. Parfois, quelques cygnes de Bewick et chanteurs sont visibles. Dans nos campagnes, près des eaux, le spectacle est à couper le souffle. Dans la brume du petit matin, dans un décorum neigeux, avec quelques rayons de soleil blafard, c’est fascinant. Les 26 et 27 janvier a eu lieu le premier week-end de comptage national des oiseaux de jardins en hiver, organisée par la LPO et le Muséum d’Histoire naturelle. Voilà qui nous ramène au travail de la LPO, centenaire, particulièrement active dans le nord-meusien. Dominique Landragin nous en rappelle les grands axes : protection de l’espèce naturelle, information et sensibilisation grand public notamment auprès des écoles et associations, expositions, conférences, temps pédagogiques, gestion des milieux humides, découverte terrain (sorties nature ouvertes à chacun tous les dimanches de 9 h à 12 h). Bien sûr, au contraire de la belle saison où l’observation des oiseaux peut présenter un à-côté divertissant de la promenade, il faut en hiver une curiosité aiguisée pour affronter le froid. N’empêche, le jeu en vaut la chandelle ! La Vallée de Meuse et Argonne est un observatoire naturel idéal.
Plus d’infos : http://meuse.lpo.fr 03 29 80 62 04 / 06 83 29 25 47.