Au théâtre Gérard Philipe de Frouard, vous croiserez des montreurs d’objets, des marionnettes ou un clown. Plus encore vous vivrez des métamorphoses, jouerez des instruments dès 2 ans et rencontrerez les maîtres du monde. Dong Dong, c’est l’heure de la soupe aux orties, des rires et du lâcher prise.
Pousser les portes d’un théâtre peut parfois demander un effort particulier, comme l’appréhension d’un monde inconnu. Pourtant, la société évolue et le théâtre est un moyen de la comprendre. Faut-il rester en dehors ou pénétrer avec curiosité dans ce décor, jeter un œil ou s’installer confortablement, tenir ses certitudes ou casser ses repères ? Si l’affiche de la saison 2016/2017 du Théâtre Gérard Philippe présente une yourte pas tout à fait construite, on peut imaginer qu’elle invite à se laisser surprendre par l’imagination absolue et la multidisciplinarité dont feront preuve les artistes invités à se produire sur un tout nouveau plancher de scène.
Une scène conventionnée depuis 2009 pour les arts de la marionnette et les formes animées, une distinction dans le paysage culturel lorrain dont son directeur Philippe Sidre et son équipe, sans oublier l’association Action Culturelle du Val de Lorraine, peuvent être fiers car permettant à ce théâtre vieux de 40 ans de poursuivre son aventure humaniste.
Conte d’Andersen revisité
Vingt spectacles, près de 90 représentations et une quinzaine de compagnies occuperont le plateau durant cette saison. Si un thème devait se dégager ce serait celui de la dualité : dualité entre mythe et réalité avec la pièce « Souliers rouges » tirée d’un conte d’Andersen et jouée par la compagnie belge Agnello (16 et 17 mars, dès 7 ans), opposée à « Du piment dans les yeux » de la Cie Anteprima (31 mars) suivant le parcours vécu d’un jeune ivoirien parti sur les routes de l’immigration et des dangers pour trouver une vie meilleure.
Dualité entre souvenirs et temps présent avec les « Ombres blanches » mêlant magie nouvelle, effets spéciaux, fantômes et danse entre deux mondes (Cie Pernette, 19 et 20 janvier, dès 6 ans) à laquelle répondrait en écho et en rires le clown Champion dans son spectacle musical « 4e Gong » avec un décor d’horloges géantes et de tic-tac pour une réflexion amusée sur le temps qui passe (Cie Flex Francis Albiero, 27 janvier, dès 8 ans).
Des spectacles dès 6 mois
Dualité toujours entre travail et liberté grâce à l’adaptation scénique d’un roman suédois par la compagnie L’Escalier (13 et 14 octobre) avec la pièce « Une semaine de péché » ou comment un ouvrier veut faire sa propre révolution et être libre en s’octroyant une semaine sabbatique de création tandis que ses proches le découragent pour une réalité de chaînes. La liberté, ce serait aussi celle mise en scène par le Théâtre de Cuisine (27 au 29 novembre) dans « Duo Dodu » où le chant et la danse se répondent en revisitant l’histoire des Trois Petits cochons entre rires et peurs, grimaces et gestes ralentis : cette pièce tourne depuis 10 ans, autant dire une valeur sûre, de plus elle est accessible dès 3 ans !
C’est là une autre particularité du TGP : offrir la découverte artistique dès le plus jeune âge avec des spectacles professionnels exigeants et de qualité. Ainsi, les parents pourront accompagner sur scène leurs enfants dès 6 mois pour participer à « Dong » (Cie DingDangDong, du 7 au 10 décembre en matinée) pour appréhender la musique de Bach dans un éveil sensoriel inédit ou bien découvrir le « Son de la sève » (par Benoit Sicat, dès 2 ans) pour une promenade sonore autour du bois qu’il serve de décor ou d’instruments.
Les maîtres du monde
Au chapitre des explorations des techniques de marionnettes et du théâtre d’objets, se tiendra bien entendu l’incontournable festival Geo Condé qui ouvrira sa 7e biennale du 21 au 29 avril 2017. Créant une dynamique supplémentaire sur le territoire, la biennale qui accueille près de 3 000 spectateurs de tous les âges, s’articulera sur une trentaine de spectacles. Des marionnettistes de toute l’Europe et même du Québec, des poupées de chiffon, de mousse et même de glace prendront possession des lieux.
En attendant, trois spectacles sont à réserver d’urgence : « Mue » par la compagnie Juste Après, en résidence au TGP (17 et 18 novembre, dès 10 ans), « Les maîtres du monde » par La Controverse (1er et 2 décembre) sorte de farce politico-satirique déjantée à l’humour noir sur les puissants et les faibles, la politique et l’économie dominatrice et enfin « Mange tes ronces » (multi-récompensé et présenté à Avignon cet été), coup de cœur assuré pour cette soupe aux orties en forme de théâtre d’ombres, de dessin-animé en direct, évoquant avec collages, gravures et bruitages les peurs d’un enfant loin de ses repères familiaux.
Le TGP ouvre également ses portes à cinq compagnies en résidence et fait partager des expériences à la fois intimes et collectives (comme le grand défilé de mode le 22 février) lors de rencontres privilégiées avec le public qui pourra déambuler dans la galerie « Geo Condé » où seront installées jusqu’en décembre les sculptures et installations du plasticien-scénographe lorrain Thierry Devaux inspirées directement de la programmation. Atout convaincant supplémentaire pour pousser les portes du TGP : les tarifs vont de 2€ à 14€ en tarif plein… Surtout, ne vous privez pas !
Infos et réservations : Avenue de la Libération à Frouard, 03 83 49 29 34 • [email protected] • tgpfrouard.fr
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