Le Marché des Potiers, l’âme et la matière

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Josyane SCHNEIDER © DR

Vous aimez les métiers d’art et ceux qui les font ? Prouvez-le en vous rendant au Marché des Potiers les 28 et 29 mai prochains ! Au centuple, ils vous le rendront…

L’édition 2021 avait signé le retour sur les marchés d’exposants quelque peu désorientés par deux années de black-out pandémique. Mais malgré le masque obligatoire, le public avait été au rendez-vous…

Chaque année depuis plus de dix ans, les potiers et céramistes régionaux et grands-régionaux se réunissent à Nancy à la fin du printemps au sein du Marché des Potiers organisé par Métiers d’Art Métropole et la collaboration active de deux boutiques de créateurs, Les Tatas Fringueuses et les Zinzolines, en coopération avec la Ville de Nancy et la mission des métiers d’art Grand Est, le Marché des Potiers poursuit une triple ambition : amener les potiers et céramistes à se rencontrer, consolider le lien entre artisans et leur public et proposer aux amateurs de fait-main des créations sensibles, mélange de pièces uniques et de petites séries. « Vecteur essentiel de commercialisation, les marchés sont indispensables à la visibilité des artisans d’art, en particulier des potiers », confirme Viviane Redivo, à la tête de Viveterre céramique et créatrice référente sur ce salon.

Mélange des genres

L’édition 2022 de la manifestation réunira dans les allées de la Pépinière une trentaine d’exposants professionnels venus y présenter des produits très différents : éléments du quotidien (bols, assiettes…), poterie de jardin, pièces colorées, pièces décorées et pièces sculpturales. « Chacune, chacun a sa manière de travailler, mais la matière première reste la terre », explique Mme Redivo. Terre devenue faïence (après cuisson à 1000°) ou grès, ou porcelaine (après cuisson à 1260 à 1280°)… Terre travaillée seule ou en alliance avec d’autres matériaux (vannerie, cuir, métal, bois…). « Certains choisissent de se spécialiser, d’autres de diversifier leurs propositions… Tout est question de personnalité ».

Dans un parfait équilibre entre renouvellement et continuité, fidélité et surprise, le cru 2022 rassemblera des exposants déjà venus et de jeunes artisans. Et si tous les styles seront représentés, certains objets ont le vent en poupe. « J’observe, depuis quelques années, la montée en puissance des bols avec un décor à l’engobe ou au jus d’oxyde, ainsi que le retour à des matières plus brutes, aux émaux travaillés à la cendre », note Viviane Redivo.

Quant aux tarifs proposés, ils sont respectueux du travail fourni et du client final. « Le visiteur doit se rendre compte que chaque pièce demande un temps important de fabrication, entre la réalisation, de séchage, l’émaillage, la double cuisson et le refroidissement… sans compter d’éventuels déboires dus à des contraintes techniques ». A cet art total, le Marché des Potiers rendra hommage. « Chacun à notre manière, nous y mettons notre âme ».

Portraits d’artisans d’art

Josyane Schneider, Jouy-aux Arches

Céramiste-sculptrice, Josyane Schneider exprime dans ses créations son attirance pour la civilisation grecque et celles du pourtour méditerranéen. « Tragédie et comédie sont les deux faces d’une même réalité, deux contraires réunis pour répondre à l’absurdité de la condition humaine. La sculpture est l’empreinte laissée par ce combat entre joie et plaisir, tristesse et douleur ». Paradoxales par essence, ses œuvres oscillent entre la comédie sociale et la tragédie humaine. « Entre ces deux pôles, je m’intéresse, à travers les symboles, les mythes, à l’être humain dans ce qu’il a d’universel, en installant des passerelles entre les civilisations ». Qu’elles évoquent les derviches tourneurs ou le mythe d’Icare transposé au féminin, ses sculptures sont faites de fractures et de rondeurs rassurantes. A la fois lisses et rugueuses, mates et brillantes, elles jouent de la disproportion entre les formes, de la superposition des textures et des techniques. « Je ris, je pleure, je ris, je pleure… Les larmes ne deviennent fécondes que si on les confronte à la vie ».

Plus d’infos : www.josyaneschneider.fr

Emilie CHOLET, Atelier céramique – L’oiseau de feu, Strasbourg

Elle partage son atelier strasbourgeois avec neuf artisans/artistes… Céramiste, Emilie s’est spécialisée dans l’utilitaire, et façonne des objets du quotidien qu’elle décore de motifs floraux et végétaux, d’oiseaux, au rythme de plusieurs collections par an, le motif choisi s’adaptant à la saison. Installée en 2019, elle a dû d’abord maîtriser la technique et trouver son identité. « Au début j’ai tâtonné, tant les possibilités étaient nombreuses ! Et puis peu à peu, j’ai réussi à fermer des portes. Mais il me faudra des années pour maîtriser le geste technique ». La jeune femme travaille aujourd’hui le grès tourné. Artistiquement, elle a pris le parti de « lâcher prise », ce qui implique faire primer son émotion sur la tendance. « Le végétal me plait depuis toujours, j’en ai donc fait mon élément de prédilection, sans me demander si ça pourrait marcher ». Elle participera pour la première fois au Marché des Potiers. « Ce genre de rendez-vous est toujours très convivial, très joyeux. On parle métier et on crée des amitiés ! C’est aussi l’occasion de rencontrer le public et de sortir d’un environnement par nature très solitaire ».

Instagram : emilie.cholet.ceramique

Céline Bastien, Contenus céramiques, Lusse (Vosges)

Elle voit, dans les marchés où elle expose, le moyen de se « ressourcer en énergie, en confiance »… Céline Bastien est originaire de Toulouse, détail qui n’en est pas un. « La brique rouge, de Toulouse, est de la couleur du biscuit de la céramique. J’ai toujours été au milieu de la terre cuite, matière dont j’ai fait mon medium d’expression ». Plasticienne-céramiste, Céline crée de la céramique alimentaire dans laquelle elle dessine, raconte des histoires, appose des mots évoquant « la simplicité du quotidien, les choses essentielles de la vie », des mots qui « rendent heureux ». Ce faisant, elle fait se combiner les motifs et les formes, imbriquées l’une dans l’autre pour évoquer la famille… Chez elle, il y a son atelier, sa boutique et un jardin qui se visite et dans lequel elle expose ses maisons et bains d’oiseaux, ses sculptures et personnages, ses arbres de deux mètres, ses totems. Et c’est dans un jardin qu’est née sa vocation. « Ma grand-mère était jardinière, et j’ai grandi à ses côtés, au jardin. Je passais l’été à jardiner et l’hiver à travailler la terre cuite, qui avait l’avantage d’être prémunie des mauvaises herbes ». 

Facebook : Contenus Céramiques

Robby van Hoof, Poterie ancienne école, Bains les bains (Vosges)

Hollandais vivant en France depuis vingt-cinq ans, Robby van Hoof faisait partie des exposants présents lors de la dernière édition en date du Marché des Potiers… Il y reviendra cette année ! Les spectateurs y (re)découvriront ses créations en grès, des décorations de jardin essentiellement destinées aux oiseaux (nichoirs, mangeoires, fontaines à eau) mais également des oyas (pièces servant à arroser les plantes) et des carillons. Ambition de leur créateur ? « Transmettre quelque chose d’agréable, d’apaisant, emmener ceux qui les regarderont vers quelque chose de doux ». En choisissant de faire de sa passion son métier, Robby a conscience de cultiver un « art de vivre » consistant, en premier lieu, en une très grande liberté. Resté curieux du métier qu’il exerce depuis 35 ans, il continue chaque jour à s’amuser, à expérimenter et à apprendre de la matière. « Une fois je cuis au four électrique, une autre au four à gaz, ou à bois, ou dans un trou dans la terre. Le résultat n’est pas toujours au rendez-vous, mais la surprise est là à chaque fois ».

Facebook : Poterie Ancienne Ecole
Les 28 et 29 mai de 10h à 18h à la Pépinière à Nancy • Facebook : Marché des potiers de Nancy 2022 • [email protected] ou 06 77 18 45 98

publireportage - photos fournies par association  métiers d'art  métropole, DR