L’autre rive

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Du 22 au 25 mai, les Imaginales se posent sur les rives de la Moselle à Épinal. Pour sa 3e édition, le festival prend des accents hispaniques et continue à nous faire voguer sur les eaux fabuleuses de la fantasy.

À Épinal, pendant les Imaginales, dragons, vampires ou zombies reprennent du service. Les auteurs qui les ont créés les laissent sortir de leurs gangues de papier, se promener entre les allées de la Bulle du livre. Nées en 2002, le festival met à l’honneur les littératures « de l’imaginaire». Après l’Allemagne, pays invité en 2013, la ville accueille l’Espagne et les mondes hispaniques mais des artistes de tous horizons littéraires seront aussi présents. Le festival est aussi une mosaïque de manifestations : les festivaliers ont quatre jours pour assister à des conférences-débats ou des cafés littéraires ou visiter des expositions. Quatre jours aussi pour découvrir et rencontrer ceux qui nous font rêver la nuit, une fois notre livre refermé.

Le programme détaillé des Imaginales est disponible sur le site : www.imaginales.fr

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Regards croisés sur les Imaginales

Aux fourneaux ou sur papier, ils se servent de leur imagination pour nous faire rêver. Franck Lapôtre, chef cuisinier pour les Dîners Insolites, et Pierre Pevel, auteur de la trilogie de Wielstadt, partagent avec nous leur vision des Imaginales.

Franck Lapôtre ensorcèle les Dîners Insolites

Depuis 2010, la gastronomie s’invite à la table du patrimoine lorrain grâce aux Dîners Insolites. La magie de ces réceptions, Franck Lapôtre y a déjà goûté mais côté fourneaux. Cette année, il participe de nouveau au projet : à l’Hôtel Colinet de la Salle à Épinal, à la forteresse de Châtel-Sur-Moselle, au moulin de Xamontarupt et à la Plomberie à Épinal. Ce dernier dîner se tiendra pendant les Imaginales les 21 et 24 mai. D’abord peu attiré par la fantasy, Franck Lapôtre s’est laissé piqué au jeu : « à priori, ce n’est pas mon genre littéraire mais quand on se plonge dans le festival, on est charmé ». Un évènement auquel il contribue depuis quatre ans en imaginant des menus plus farfelus et enchanteurs les uns que les autres. Cette année, les convives des Dîners Insolites à la Plomberie dégusteront des plats aux noms et aux goûts surprenants : le Réveil de Merlin, le Spider-cochon ou la Potion magique secoueront vos sens et votre bouche au milieu des toiles de Simon Pasieka et au son de Jean Eliott Senior. « Comme le thème de cette année est la fantasy hibérique, j’ai essayé d’apporter une touche dans les titres mais aussi dans l’assiette. Je fais toujours un petit mélange de cuisines du monde : gingembre, huîtres végétales, lomo ibérique… », raconte Franck Lapôtre. Un exemple de « cuisine fusion » qui, après le voyage de l’esprit, fera voyager les papilles.

www.dinersinsolites.com • Le dîner du 21 mai à la Plomberie est complet, il reste encore quelques places pour le soir du 24 mai. 

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« Un rendez-vous convivial »

Pierre Pevel est un habitué des Imaginales. En douze ans, il n’a jamais raté une seule édition, touché par l’atmosphère si particulière du festival : « C’est très convivial. Les écrivains invités et les festivaliers fréquentent les mêmes lieux et échangent ensemble. Le festival contribue à créer des liens  entre auteurs et lecteurs ». Actuellement en pleine écriture de son nouveau livre, la suite du « Haut-Royaume », l’écrivain nancéien prend le temps de venir aux Imaginales et rencontrer ses fans. Pour lui c’est aussi l’unique occasion de croiser ses « collègues de travail ». Travailleurs solitaires, ils se retrouvent dans les salons littéraires pour parler boulot. « Personnellement, j’aime discuter de la construction romanesque, de la dramaturgie », confesse Pierre Pevel. Face à eux, des lecteurs assidus qui n’ont pas toujours la langue dans leur poche : « J’aime la franchise de certains. Ils se tiennent au courant, parfois nous font remarquer qu’ils ont moins aimé un roman ». Malgré tout « les littératures de l’imaginaire » restent encore restreintes à un cercle de connaisseurs. Les succès littéraires et cinématographiques de sagas comme « Harry Potter », « Le Seigneur des Anneaux » et plus récemment du « Trône de Fer », ont permis de donner des points de repères au public.   « Mais il y a encore beaucoup de travail à faire pour réussir ce que le polar ou la science-fiction ont réalisé : anoblir un genre souvent considéré comme mineur », concède Pierre Pevel. Cela n’arrête pas les Imaginales. L’année dernière 25 000 visiteurs se sont baladés dans la bulle du livre pour un moment de partage.