Et si le restaurant venait à vous ? La tendance des Food-trucks, littéralement camion-nourriture, déboule des Etats-Unis. Rien que dans les environs de Nancy, on en dénombre pas moins de six. Du Bagel au Burger, les produits proposés sont simples mais authentiques : pour un mariage réussi du fast-food et de la qualité.
Bagel’s Road, petits pains dorés et caravane chromée
Pour ceux qui hésiteraient encore sur l’origine de ce type de restauration rapide, la caravane Bagel’s Road apporte une réponse qui laisse peu de doute : 11m de long, toute en rondeur et en chrome, elle brille sous ce jour-là sur un parking de la Porte Verte à Essey-lès-Nancy.
Il est à peine midi et demi, le temps n’est pas au beau fixe et les vacances ont fait partir la foule. Et pourtant autour de ce restaurant mobile, les clients commencent à arriver. Bruno Bandini s’affaire déjà aux fourneaux, légèrement en hauteur. Sa spécialité : les Bagels, ces sandwiches ronds avec un trou au milieu agrémenté à toutes les sauces. Les noms de chaque sandwich chante bon le pays de l’oncle Sam : Central Park, Manhattan, Indian. Bruno ne s’en cache pas, il se passionne pour l’Amérique qu’il a découvert à plusieurs reprise sur sa moto le long de la route 66 : «Je croisais souvent ces caravanes immenses, appelées Airstream, elles me faisait rêver. Je me suis toujours dit qu’un jour je m’en offrirais une. » Tout a donc commencé par l’acquisition de la caravane, arrivée par bateau de Californie. C’était il y a six mois, Bruno cherche une nouvelle activité après son premier métier de fleuriste, place des Vosges à Nancy. Avec son ami Laurent Liégeois, informaticien de formation, ils partagent une passion commune pour la cuisine. Bruno s’illustre notamment dans l’émission Une dîner presque parfait sur M6. L’aventure du Food Truck commence concrètement en décembre dernier.
Chez Bagel’s Road tout est fait maison, sauf le pain, qui nécessite une technique spéciale. Pour le reste, le choix des produits frais est pour Bruno le seul moyen de se démarquer des fast-foods traditionnels. Autour des Bagels incontournables, au nombre de 9, Bruno et Laurent proposent chaque mois un nouveau Bagel en puisant l’inspiration dans l’air du temps, comme la fête des amoureux ou celle des grands-mères. En plus des Bagels préparés à la demande et sous vos yeux pour une prix moyen de 6€, les soupes de saison, les desserts américains viennent compléter les menus. Prochainement, Bagel’s Road proposera un service de petite épicerie spécialisée dans les produits américains – marshmallows géants à faire griller au barbecue, moutarde au miel, sauce barbecue au Jack Daniels, Tic-Tac à la cannelle…- que l’on pourra également trouver sur le site internet.
N’ayant pas d’autorisation pour stationner en ville, les food-trucks doivent se cantonner aux parkings des zones commerciales et d’activité. Bagel’s Road sillonne ainsi chaque semaine les parkings de Saint-Jacques 2, Laxou, ou la Zac des Sablons à Maxéville. La clientèle est composée pour une partie de curieux, pour l’autre de fidèles. Pratique pour ce salarié de la zone d’activité, chasuble fluo encore sur le dos, qui profite de sa pause repas pour tenter l’expérience : ce sera le Bagel du mois, creamcheese, pastrami, tomate, emmental, curry, vinaigre balsamique aux fruits rouges et poudre de gingembre. Cet autre groupe arrive en voiture de l’autre bout de l’agglomération. Des habitués qui veulent faire découvrir le food-truck à leurs collègues. Un parking, une zone commerciale, le cadre n’a rien de poétique et pourtant, la convivialité peut s’installer : «Quand le temps est plus clément, explique Bruno, nous sortons des tables et des chaises et improvisons des petites terrasses. »
En dehors des jours de semaines, Bagel’s Road propose ses services dans des cadres privés ou des événements ponctuels: rassemblement de motos prochainement dans la Meuse ou American Day à… Cambrai. L’avantage de pouvoir bouger sa boutique.
Pour retrouver les emplacements de Bagel’s road, rendez-vous sur sa page Facebook, commandes possibles au 07 83 46 49 80 – Accepte les tickets restaurants et la Carte Bleue.
Chez Marcel & Jeannot, des burgers gastronomiques et du vintage
Changement de décor et d’ambiance à quelques kilomètres de là. Nous sommes sur le parking de la zone commerciale d’Houdemont. L’Amérique est déjà loin, en tout cas en ce qui concerne le véhicule. Pour leur food-truck, Gianni Piantoni et William Bensadoun ont misé sur la carte française, voire franchouillarde. Un Peugeot J7, le mythique « panier à salade » des années 60, repeint en bleu et en vichy version Lustucru vintage. Trompe l’œil en vérité que ce look à l’ancienne, car Marcel et Jeannot – c’est le nom l’enseigne – colle bien à l’air du temps avec des burgers de qualité revisités à la sauce française. Passionnés de vintage et de rétro, ils ont voulu miser sur la qualité et la provenance des produits ; le bœuf lorrain vient ainsi de Chez Edouard au marché central, le pain multi-grains – pavot, graines de lin et sésame- de la boulangerie pâtisserie Schindler à Nancy. Le comté est forcément AOC et le lard, fermier, pour recouvrir des burgers aux noms qui chantent un peu les années 50. Le Raymond, le Gaspard, le Gaston, la Paulette et le Roger s’affichent sur l’ardoise. Denise et Jeanne désignent les salades. En plus de la carte traditionnelle, les deux jeunes cuistots proposent chaque semaine un burger « retour du marché » et des surprises surfant sur la calendrier – des huîtres pendant les fêtes ou des fish and chips, pour commencer l’année. Pour accompagner, les frites et les râpés de pommes de terre sont aussi faits maison. Il faut dire que Gianni a fait ses armes dans les grandes maisons étoilées comme le Negresco à Nice ou l’Arnsbourg à Baerenthal en Moselle. « J’ai toujours travaillé des produits de qualité et de saison, je ne vois pas pourquoi j’aurais changé de façon de faire sous prétexte que je suis passé de la cuisine des palaces à la camionnette ! Avec de bons produits le burger peut être un plat gastronomique. »
Jeunes et dynamiques, les deux patrons misent sur leur enthousiasme pour convaincre les clients d’adopter le food-truck pour la pause déjeuner. « Nous sommes quand même tributaires des conditions météos. Quand il fait froid comme en ce moment, on doit trouver d’autres arguments que le simple côté pratique », explique William. Gianni embraye : « Nous devons proposer des produits qu’on ne trouvera pas ailleurs. Par exemple, nous essayons d’être originaux sur les boissons. Pas de Coca ou de Fanta, mais des limonade bio à la fleur d’oranger, jus de fruits et de légumes artisanaux aux goûts inattendus : pétales de rose, ortie, menthe ou fleur de sureau… » La soupe du jour, elle aussi, donne dans l’authentique : poireaux, pommes de terre, champignons, simple mais réussie. Tout comme la pâtisserie du jour, une tarte aux pommes qui pourrait être celle de ma grand-mère. Devant le camion, beaucoup de monde. Beaucoup d’habitués, attirés par des prix compétitifs, environ 6€ le burger copieux. Ce jour-là, la maison offre un petit verre de potage pour réchauffer et faire patienter les clients. Aux beaux jours, quelques tables s’installent à côté du camion et finissent de donner un petit air de guinguette à la camionnette. Avec leurs chemises à carreaux et leurs casquettes en tweed, Gianni et William, animent également des événements privés. Gala étudiants ou brunch de mariage, le J7 se gare et prépare la popote à partir de 40 personnes.
Si ces deux exemples de food-trucks donnent dans la restauration rapide, reconnaissons pour avoir testé que la qualité est au rendez-vous. L’enthousiasme et la motivation de Marcel et Jeannot ou de Bagel’s Road rendent l’expérience intéressante. Pratiques, ludiques et authentiques, les food-trucks trouveront sans aucun doute leur clientèle. Ils ont en tout cas déjà fait un bout de chemin vers elle…
Pour trouver la camionnette bleue de Marcel et Jeannot rendez-vous sur la page Facebook Chez Marcel & Jeannot – food truck. Accepte les tickets restaurants et la Carte Bleue.