La foire d’avril est au cœur de la ville. Géographiquement bien sûr, ce qui est une qualité appréciée de tous les forains ; mais sentimentalement aussi. Les Lorrains sont attachés à cet évènement des beaux jours.
Première dans VivreNancy, cet article est écrit à la première personne. Vanité ? Egocentrisme ? Rien de tout cela, rassurez-vous ; mais la foire méritait bien une exception.
Tout Nancéien, mais aussi tout visiteur d’un jour d’avril de la cité ducale, connaît la foire. Créée au Moyen-Age, elle se tient sur la place Carnot depuis 1859, c’est dire si la tradition est ancrée. Impressions personnelles.
Au cœur de la ville
Je suis un fervent défenseur de la foire en plein centre-ville. Bien-sûr, l’espace est limité et ne peut être agrandi. Les places sont comptées et c’est non sans mal que la mairie parvient à loger les 180 participants. Tout cela demande de jongler entre les mètres carrés disponibles et la superficie nécessaire aux manèges. Certains, renouvelés, demandent plus de place, ce qui est toujours délicat… il faut manœuvrer entre un ordre préétabli et des contraintes financières : un nouveau manège est très coûteux, et les forains se sont souvent endettés… quelques mètres de plus sont parfois vitaux.
Certes, la foire en ville demande des sacrifices, et les riverains sont au premier rang : bruit, places de parking prises d’assaut par les visiteurs… mais qu’est-ce, face au spectacle réjouissant qu’offre la foire : étudiants de Droit qui sautent entre deux cours acheter une gaufre, famille heureuse qui repart avec une gigantesque et incroyable peluche juchée sur les épaules (le plus souvent) du père qui devient pour quelques minutes un nouvel Atlas des temps modernes, adolescents et jeunes en recherche de sensations fortes devant des manèges à vous décrocher l’estomac, mines livides de certains au sortir desdits manèges et qui tentent de garder la face (pression du groupe d’amis oblige)…
Certains diront que c’est chaque année la même chose. Peut-être, mais je n’arrive pas à m’en lasser, et voire le grand gaufrier tournant de Maire ne ravit toujours autant (même si je fréquente assidument la concurrence).
En constante évolution
La foire a ceci d’extraordinaire qu’elle conjugue des manèges « institutionnels » (la fameuse chenille pour les enfants, dont je rêve d’avoir les lampadaires fleurs à la maison ; le toboggan géant, les labyrinthes de verre, le carrousel…) avec des nouveautés « derniers-cris ». Un renouvellement permanent, offrant toujours de la nouveauté. Les noms donnés à ces nouvelles attractions en sont déjà une en soi. Evocateurs, ils offrent en une fraction de seconde un certain dépaysement, le tout auréolé d’une multitude de lumières scintillantes et chamarrées.
Il y a aussi les « cabanes à bouffe » selon l’expression populaire. Là encore, le spectacle est au rendez-vous : porcelets entiers à la broche qui rôtissent les uns au-dessus des autres (ce qui m’évoque toujours – peut-être à tort – une atmosphère de châteaux-forts), berlingots et autres friandises très colorées, churros qui me semblent toujours une nouveauté même si cela fait des années qu’ils sont là, et le trio enjôleur : gaufres, barbes-à-papa, pommes d’amour.
Aller à la foire, c’est un peu, à la manière des forains, fréquenter une grande famille. L’ambiance y est bonne, le moral requinqué et, cette année pour les plus chanceux, la conduite assurée, puisqu’une Fiat 500 sera offerte par tirage au sort (l’urne est au pied de la Grande roue, mais je ne vous ai rien dit). Alors, je n’aurais qu’un seul mot d’ordre : tous à la foire !
Infos pratiques : Du 1er avril au 1er mai, fermée le jeudi. • 19 avril : journée des personnes handicapées. • Demi-tarif : le 6 et le 20 avril