Jean-Louis Hurlin, la passion du damas

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C’est l’un des plus talentueux ferronniers d’art de Lorraine. Sa spécialité ? Le damas. Une technique millénaire qui réclame patience, dextérité et savoir-faire. Une technique qui se « révèle » au sens propre à l’acide et laisse alors apparaître des dessins fait à cœur.

Le fer par formation, le damas par passion. Voilà sans doute comment on pourrait résumer Jean-Louis Hurlin. Sa formation initiale est celle d’un ferronnier classique (CAP obtenu à Metz). Il apprend ensuite auprès de nombreux artisans ferronniers, assure ses gestes, enrichi son expérience puis, durant deux ans, se forme à la ferronnerie d’art.
Il ouvre très vite son propre atelier en 1977 et se dirige vers la création tout en réalisant des pièces pour l’ameublement et la maison.

La découverte du damas

Après quelques années passées dans le Lot, Jean-Louis Hurlin revient en Lorraine. 1986 et 1989 vont être deux dates phares dans sa carrière. En 1986, une amie lui fait découvrir les bases du damas qu’il approfondit en 1989 avec la venue des Trésors Nationaux Vivants du Japon (ces fameux artisans au savoir-faire immense) au musée de l’Histoire du Fer de Jarville-la-Malgrange, venus faire la démonstration de la forge traditionnelle de lames de katanas et autres armes blanches. Plus qu’une révélation, c’est un véritable coup de cœur pour cette technique. Il veut sortir des traditionnels couteaux auxquels on la confine. Il se dirige vers plus de formes, réalise des coupes, des assiettes, des fourchettes, des œuvres impossibles (comme ces deux fourchettes reliées par leurs dents).
Sa maîtrise technique et ses créations sont vite remarquées par les musées et les galeries. En 2000, il reçoit le titre de maître d’art du Ministère de la Culture.

Jean-Louis HURLIN a

Le damas

Comment fait-on du damas ? C’est « simple », mais très long et d’une maîtrise difficile. Le principe consiste a réaliser un « mille-feuille » d’acier doux et d’acier dur (leur teneur en carbone varie). Chauffés entre 1400 et 1500°C, les deux types d’aciers s’autosoudent. Le mille-feuille est alors tiré, étiré et relié. Plus on le replie, plus le nombre de couches qui le composent augmentent : 8, 16, 32, etc. On atteint vite des centaines de couches, voire des milliers. L’art du « ferronnier-damassier » consiste alors à donner un dessin par martelage, encoches, forge, … Un polissage et un bain d’acide sont nécessaire pour faire apparaître toute la beauté du damas.

Jean-Louis Hurlin offre une vision contemporaine du damas. Il dépasse la fonction des objets pour interroger sur leur utilité et faire le lien entre le beau et l’utile. Un maître de son art.

A noter : Jean-Louis Hurlin vient de réaliser le reliquaire de saint Nicolas pour l’église Saint-Nicolas-des-Lorrains à Rome. Cette œuvre d’art sera visible à la cathédrale de Nancy le 1er novembre, puis à Rome à partir du 6 décembre.
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