Du 17 avril au 11 mai, l’exposition Infra-Vert prend racine au Jardin Botanique du Montet. Les élèves de l’école des Beaux-Arts présentent leur savoir-faire et emmènent les visiteurs dans leur imaginaire.
Après l’exposition « Belles plantes » en 2013, l’école des Beaux-Arts continue sa collaboration avec les conservatoire et jardin botanique de Nancy. Depuis la fin de la décennie 1990, celle-ci a pris différentes formes, à commencer par une simple observation dans les serres des jardins et une séance de dessin. Dans son dernier avatar, le jardin de Montet accueille une exposition grandeur nature valorisant le processus créatif des étudiants de deuxième année. Leur travail se divise en deux étapes. Au premier semestre, ils s’immergent dans le milieu naturel pour croquer les plantes sur le vif. Dans le second la création se précise : « la plante sert de prétexte pour produire d’autres pièces », raconte Étienne Pressager, professeur aux Beaux-Arts de Nancy et initiateur du projet. Cette année, ils ont dû pousser leur réflexion vers des contrées peu connues. « Pour Infra-Vert, les élèves ont traité les aspects les moins habituels de cette flore : vues microscopiques, constructions 3D en pâte à modeler, etc. Parfois, c’est énigmatique : on a du mal à reconnaître tout de suite la plante », continue-t-il.
Avec deux autres enseignants, Luc Doerflinger et Jochen Gerner, ils poussent les étudiants à trouver leur style et leur mode d’expression, du graphisme pur à la vidéo. Chacun a aussi dû choisir une plante sur laquelle travailler. Jean-François Turon s’est frotté au cactus : « ce projet m’a permis d’ouvrir de nouvelles portes. L’utilisation de peinture en bombe a généré un effet graphique proche des visions nocturnes ou des rêves ». Loin de la nature morte, les plantes se sont parfois dérobées au regard de graines d’artistes. Camille Graindorge a dû amadouer ces modèles rétifs : « j’ai traversé une période d’insatisfaction : au début mes dessins étaient très loin de retransmettre l’impression d’extase qui m’envahissait en les regardant. J’ai donc décidé de les avoir à l’usure. Et puis finalement, une fleur, le dahlia, m’a permis d’explorer des voies plus figuratives et de trouver la mienne ». Décortiquées, réduites à un détail, les plantes ont subis bien des transformations sous l’action des crayons, de la pellicule et de l’impression. Le résultat est étonnant : l’exposition offre aux promeneurs privilégiés des jardins du Montet une belle immersion dans l’univers luxuriant mais mystérieux de la flore. Au final, les élèves de l’école des Beaux-Arts opèrent un nouveau type de photosynthèse, de la nature à l’art.