Il est un jardin zen…

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Jusqu’au 11 novembre, le Jardin Éphémère « Japonica » fait voyager les visiteurs au pays du Soleil Levant au fil de quinze scènes végétales.

Ce mercredi 26 septembre, rien n’échappe à Pierre Didierjean, le directeur des Parcs et Jardins de la Ville de Nancy. À trois jours de l’inauguration du 15e Jardin Éphémère, la Place Stanislas est en ébullition. Sous l’œil de certains curieux venus s’accouder aux barrières pour prendre quelques photos, le temps presse pour acheminer les derniers végétaux et dresser les ultimes scènes. « Les 60 jardiniers de la ville sont mobilisés, ainsi que 14 personne en insertion, 16 apprentis, 12 élèves de l’école de paysage de Roville-aux-Chênes qui se relaient chaque jour et des citoyens des Mardis aux Serres. En tout, nous sommes 110 à travailler sur le Jardin » explique Pierre Didierjean.

« Japonica » célèbre le 45e anniversaire de jumelage entre Nancy et la ville de Kanazawa au Japon. « Mais vous savez qu’en 2003, lors de la première édition du Jardin Éphémère, nous fêtions déjà les 30 ans de jumelage entre nos deux villes ! » Pour cette quinzième édition, le jardin de plus de 3 300 m2 regroupe donc quinze scènes végétales, toutes inspirées de symboles japonais. « Le tout forme l’emblème de Kanazawa que l’on peut distinguer, vu du ciel. Il est ceinturé par cinq demi cercles qui représentent la fleur du prunier, l’une des premières à apparaître au printemps nippon » continue Pierre Didierjean. Ce jardin est labellisé Japonismes 2018 et entre dans la programmation d’évènements majeurs dédiés au Japon célébrant les 160 ans de relations diplomatiques entre le pays du Soleil Levant et la France.

16 600 végétaux

Pour la première fois, 32 partenaires ont participé à l’élaboration du Jardin. L’architecte Jérôme Piquand a réalisé la « biblio ginko », commandée par l’association nancéenne Gink’Go : « Lorsque l’on s’éloigne, la cavité découpée donne à forme la forme d’une feuille de Ginko biloba. » Cette bibliothèque trouvera sa place définitive au Parc Sainte-Marie. Dans la scène du lotus renversant, « la structure faite par les Compagnons du Devoir a été conservée et s’est métamorphosée en un bourgeon qui s’ouvre, posé délicatement sur l’eau » détaille le directeur des Parcs et Jardin.

Kanazawa a été l’une des premières villes robotisées. C’est pourquoi le Jardin accueille cette année Farmbot, un robot qui sème, qui arrose et qui récolte les mauvaises herbes, inventé par le collectif Fab City en partenariat avec l’Université de Lorraine et l’ENSAD. « Stanislas adorait les automates. À notre époque, il aurait eu des robots dans son jardin, c’est sûr ! » rigole Pierre Didierjean.

Mais le plus intriguant, c’est encore cette lanterne japonaise d’une tonne flottant dans les airs. Cette création de Simon Muccilli et Florent Cordonnier, deux jeunes ingénieurs vosgiens d’Il était un arbre, illumine la Place Stanislas de sa présence. Un peu plus loin, la scène « Hutte Haubanée » expose le travail de l’architecte Camille Tourneux. Sa hutte prend place à côté des pins dont les branches sont accrochées via un tuteur géant en un parapluie de cordes. Cette technique venue du Japon s’appelle le « haubanage », pour éviter que les arbres ne se cassent lorsque la neige s’accumule en hiver. 

En tout, 16 600 végétaux ont été nécessaires en plus de 800 m2 de gazon, de 200 spots lumineux et de 176 mètres de barrières « bambou ». Des visites guidées, des rencontres ou encore des ateliers sont prévus pour explorer en détails « Japonica ». Et si vous partez au Japon ces prochaines semaines, passez par Kanazawa : un jardin à la française de 204 m2 y sera érigé en l’honneur de Nancy !

Entrée libre • Programme complet sur : nancy.fr

Photos © PO, DR