Flânerie végétale et découverte d’art

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Vous êtes féru d’artisanat d’art et de découvertes artistiques nichées dans des jardins d’exception ?  Ne manquez pas « Arts aux  jardins » qui se tiendra les 10 et 11 juin prochains.

la fois romantique car au cœur de décors de verdure, intrigante pour ses belles découvertes artistiques et leurs créateurs, « Arts aux jardins » est une manifestation née de la volonté de promouvoir et présenter les talents et savoir-faire d’artisans d’art de la région mais aussi d’artistes au cœur de jardins merveilleux ouvrant leurs écrins aux visiteurs le temps d’un week-end.

L’association « Arts et jardins », présidée par Marc Lechien, œuvre depuis 12 années à cette démarche bucolique et si à l’origine la manifestation était concentrée au jardin d’Adoué à Lay-Saint-Christophe, elle s’ouvre aussi à d’autres espaces comme pour cette 12e édition, au jardin Jean Vallée  à Houdreville, au parc Olry à Nancy (en lien avec la MJC Pichon) et aux jardins de Froide-Fontaine à Pierre-Percée.

80 artisans professionnels

Ces petits paradis, qu’ils soient pépinière de plantes de collection à Adoué ou parc paysager à Olry , promenade olfactive à Jean Vallée ou lieu de contrastes et cascades d’eau à Froide Fontaine, deviennent, durant deux jours, des terres conviviales où les visiteurs (près de 5000 en 2016) pourront rencontrer 80 artistes professionnels, rigoureusement sélectionnés.

En provenance de Lorraine mais aussi de la région Grand Est, par ailleurs soutien de l’opération, ces artisans d’art présenteront des objets créés et mis en scène spécifiquement pour l’occasion puisqu’ils devront répondre à la thématique retenue cette année, celle des racines.

Végétales, personnelles, historiques, philosophiques, ces racines seront la base commune aux installations, performances artistiques, ateliers proposés et visites des jardins, ouverts gratuitement à tous.

Parmi les artisans d’art de qualité, reconnus et labélisés, les curieux pourront découvrir des verriers, céramistes, sculpteurs sur bois, terre ou pierre, métalliers, vanniers, maître forgeron, émailleur et coutelier ou encore relieuse, créatrices de bijoux, mosaïste,  concepteurs de mobilier et luminaire : de quoi se parer soi-même, sa maison ou son jardin de créations originales voire uniques.

Le fil rose d’Exposito

Pour agrémenter le parcours des visiteurs, d’un jardin à l’autre, les organisateurs ont invité des artistes remarquables comme Véro Reato et ses sculptures en béton, la plasticienne Caroline Antoine, la peintre Franck Volo, Adeline Weber-Guibal et son travail sur le bronze mais aussi Matthieu Exposito (voir encadré). Ce dernier sera le « fil rose » de la manifestation puisqu’il jouera de ses œuvres éphémères dans les quatre jardins.

Des animations musicales, de restauration et des ateliers pour enfants (arts plastiques, récup ferraille, forge) sont prévus ainsi qu’une tombola avec  pour lots des créations d’artisans.

« La racine sert à élever l’Homme »

L’artiste plasticien Matthieu Exposito tissera ses fils roses de l’éveil au cœur des quatre jardins.

De l’encre de chine au cinéma, de la scénographie aux installations, Matthieu Exposito utilise de nombreux médiums afin de mieux comprendre le monde qui l’entoure. Ces cabanes aux tonalités roses et noires et ces identifiables fils de laine tendus sont sa marque qu’il installe dans des lieux zen et naturels.

Pourquoi avoir accepté de faire partie de cette aventure ?

Tout d’abord c’est flatteur et c’est un honneur d’y participer. Ensuite, étant très proche de la nature, je réalisais beaucoup de mes travaux en fils de laine en forêt lorraine, mais de manière clandestine. Depuis 3 ans, j’officialise un peu plus mes créations en exposant par exemple au musée des Beaux-Arts de Nancy ou à l’hôtel d’Haussonville.  Mais me retrouver de nouveau au cœur de la nature, en l’occurrence de magnifiques jardins, c’est très intéressant.

Est-ce un challenge particulier ?

Oui car c’est travailler en quatre lieux différents en un week-end. Mais cela ne m’angoisse pas car bizarrement tendre des fils de laine, cela me détends ! Par ailleurs, j’ai plutôt tendance à m’installer dans des lieux où l’on ne m’attend pas car j’estime que l’art n’a pas vocation à être enfermé ou institutionnalisé dans des endroits réservés.

Comment vous accaparez vous le thème retenu « Racines » ?

Je ne travaillerai pas sur la racine au titre végétal, mais de manière plus personnelle et d’éveil. A mon sens, la racine n’est faite que pour élever l’Homme. Je vis cette notion d’enracinement de manière très philosophique.

Ce qui se ressentira dans vos créations ?

Mes installations sont toujours faites dans un esprit de non-violence et la couleur rose est ma proposition d’introspection. Lorsque dans sa vie on a établi des éléments dont on est sûr, on peut commencer à se stabiliser, à s’enraciner. Le principe sera de partir de la terre ou pour le parc Olry d’un arbre centenaire, et d’envoyer mes fils de laine en se connectant à la végétation, de manière très symétrique, triangulaire, avec des multiples de 3, une obsession humoristique liée à mon histoire personnelle. Ces fils de laine, dans une démarche esthétique, seront pour moi comme des courants d’énergie mais chacun peut se les approprier en fonction de son ressenti et j’apprécierai de pouvoir échanger sur place avec les visiteurs.

Les colliers baroques de Joëlle

Accompagnant son fils durant un long séjour de soins Joëlle Capdevielle découvre en autodidacte la bijouterie fantaisie en créant ses premiers colliers. Amatrice d’antiquité, passionnée d’histoire de l’art, elle inscrit ses créations dans une démarche de conservation du patrimoine. Son imagination et ses lectures la porte vers des bijoux fantaisie anciens, passementerie, breloques, brocards, baroques ou art nouveau, de Napoléon III aux années 60.

Artisan d’art depuis 2002, elle prépare avec impatience des créations présentées prochainement dans le cadre de l’exposition « Emilie du Châtelet » au palais abbatial de Lunéville mais fera donc une halte au jardin Jean Vallée dans le cadre d’Arts aux Jardins.

Pour Joëlle, chaque pièce qu’elle utilise pour ses créations a une histoire, un passé, un vécu, toute une symbolique. Grâce à deux collectionneuses, elle peut travailler sur des éléments en bon état. « J’apprécie tout particulièrement la thématique retenue qui sort des sentiers battus, mais aussi le côté challenge. Je vais mêler l’ancien et le contemporain, tout en me rapprochant de la nature. C’est un défi que je me lance à moi-même pour proposer des créations surprenantes. La surprise sera d’autant plus sensible que la présentation se fera de manière inhabituelle dans le cadre du  jardin. »

Le design de la matière grise

Après des études à l’école des Beaux-Arts de Nancy en design produit, Véro Réato poursuit sa formation en image numérique à Angoulême. Artiste complète, elle œuvre aussi bien dans l’illustration et la peinture murale, que le décor peint, le design d’objets et la sculpture. Dans son parcours, elle explore la matière grise : aussi bien celle de son cerveau que celle d’un matériau inattendu pour une artiste : le béton fibré haute performance.

C’est suite à la découverte de ce matériau révolutionnaire, à la fois souple, performant et permettant de nombreuses inclusions, qu’elle oriente notamment son travail vers des sculptures murales et des objets d’usage intérieurs ou extérieurs. Ses œuvres, abstraites et décalées, souvent sphériques, fusionnent le minéral et l’organique dans un étonnant « béton de culture », rappelant la nature, la terre, etc.

Sa présence à Arts aux jardins permettra de confirmer son travail : « J’intègre la nature dans le béton et le béton dans la nature, je façonne ce matériau inaltérable qui trouve toute sa place dans les jardins ». Pour sûr, à celui d’Adoué, il saura répondre de manière étonnante à la thématique retenue : rendez-vous sur place pour vous émerveiller.

Publi-reportage • Photos © Maëlie, DR