Aller écouter de la musique chez un parfait inconnu, dans le salon de ce dernier, entouré de spectateurs eux-mêmes inconnus presque parfaits. Sous la photo de Grand-Mère, un artiste, un bon, de renommée régionale voire internationale. Lui aussi a signé pour le concept du concert en appartement, qui fait de plus en plus d’émules. A Nancy, l’association Off Kultur propose un festival sur ce modèle, Home Sweet Home, pour la troisième année consécutive.
Ce soir de printemps 2013, les premiers visiteurs arrivent la tête levée, cherchant le numéro 59 de la rue. C’est la soirée de clôture du premier festival Home Sweet Home. L’adresse, ils l’ont reçue la veille à peine. Ils se sont inscrit sur internet, ils ont signé pour voir un artiste dans une ambiance un peu hors-normes. A l’entrée, le porte-manteau des habitants de l’appartement du centre-ville de Nancy est encore recouvert des petites capuches des enfants. A l’étage principal, passé un accueil discret où les spectateurs inscrits s’acquittent d’un modique droit d’entrée, les organisateurs on jeté une série de tapis et de coussins. Les meubles ont juste été poussés. Le piano est en place, éclairé avec justesse, mais avec les moyens du bord. Seule entorse faite au lieu d’origine : une sonorisation professionnelle. Il faut dire que les organisateurs ont fait fort pour leur première. Faire venir Cascadeur jouer comme à la maison. A l’époque, il n’est pas encore cette victoire de la musique d’aujourd’hui, mais il est une pointure et les places sont parties comme des petits pains. La soirée sera à la hauteur des attentes, en terme de qualité, de proximité.
Pour l’association Off Kultur, l’idée de faire des concerts en appartement est née d’un constat simple : trouver des lieux de diffusion pour produire un artiste indépendant est un véritable chemin de croix. Entre les salles trop chères ou mal sonorisées, le jeu n’en vaut pas la chandelle. L’idée est simple : accueillir dans un appartement privé entre 40 et 60 personnes et leur faire découvrir des artistes dans une ambiance unique et conviviale. Les appartements où se déroulent les concerts se situent toujours en centre ville afin qu’ils soient accessibles à un maximum de personnes. La proximité se joue aussi à un niveau plus humain : l’espace réduit des lieux permet d’installer une réelle complicité entre artiste et public puisque la « barrière » de la scène est effacée.
Pour cette troisième édition tout à commencé comme pour les précédentes : un appel à candidature. De bouche à oreille où sur les réseaux sociaux, la chasse aux appart a finalement débouché sur l’organisation de 9 soirées pour 18 concerts au total. Carton plein. Et carton varié, avec beaucoup de nationalités, pas mal de britanniques et côté français beaucoup de lyonnais. Des styles musicaux variés, comme d’habitude. Beaucoup de soirées ont affiché complet.
Né des réseaux sociaux, le projet Home Sweet Home a décidé de s’en nourrir en faisant appel à la générosité sur la plate-forme de financement participatif Ulule. Le résultat ne s’est pas fait attendre et la récolte à la hauteur de la qualité du projet. C’est aussi comme ça que cette troisième édition a pu voir le jour. Et que se prépare la suivante…
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