Euville : la pierre a parlé

722

Situées dans les Côtes de Meuse, les carrières d’Euville sont les témoins encore debout d’une période très lointaine : le Jurassique. C’est à cette époque que se forme le fameux calcaire à entroques qui fera la réputation du site.

Le Petit et le Grand Palais, la Gare de l’Est ou le Pont Alexandre III, nombre de bâtiments parisiens édifiés au XIXe siècle l’ont été grâce à cette pierre, alors exploitée à Lerouville, Euville et dans une vingtaine de carrières du Pays de Commercy. Celle-ci a le gène du voyage. Elle s’est même retrouvée à New-York ou Buenos-Aires. Elle recèle bien d’autres secrets et notamment les vestiges d’une vie préhistorique passé : dans sa chair minérale se sont incrustés des fossiles marins de la famille des crinoïdes, les mêmes que l’on peut retrouver dans les sols de la colline de Sion. Aujourd’hui, la dernière carrière en exploitation est basée à Euville, juste à côté d’un ancien site désaffecté où la nature a repris ses droits.  Ce patrimoine à la fois minéral, végétal et animal, le public y a accès toute l’année. Le Pays de Commercy tout comme la ville le valorise à travers des parcours de découverte, des animations et des expositions. Pour cet été, le programme est encore riche en surprises.

euville 2  credit DR

Histoire de pierre

À partir de mai et jusqu’en septembre, le « mythe d’Euville » se raconte sur 600 m2, dans l’atelier de taille des Grandes Carrières, retraçant les histoires d’une pierre et de ceux qui l’extrayaient. Venus de Lorraine, d’autres régions de France ou de l’étranger, ces carriers ont saignés aux quatre veines des monceaux de roche et y ont laissé leurs empreintes, visibles ou impalpables. Les visiteurs pourront aussi partir à la recherche des traces qu’ils ont laissées au cours d’une promenade sur un circuit balisé de 10 km dans les carrières. Ces dernières conservent aussi en leur sein une histoire des techniques d’extraction, évoluant au fil du temps. Ces indices d’une vie passée, la photographe Suzanne Bürner les a récoltés en images en offrant une attention particulière aux galeries creusées et aux graffitis des carriers. Elle est même allée à la rencontre de ceux-ci et de leurs descendants pour écouter leurs récits. Ses photographies se découvrent lors d’une exposition, en parallèle de celle d’« Euville, histoire d’un mythe ».

PHOTO Tirée du livre de Suzanne Burner  Euville Edition 2012

Une journée après l’autre

L’Office de Tourisme en Pays de Commercy permet au public de s’approprier ce lieu par petites touches en fonction des centres d’intérêt. Les amoureux de la nature s’y rendront chaque mercredi en juillet et août pour des ateliers de découverte de la faune et de la flore présentes dans les carrières. Sauterelles et criquets, araignées, chauve-souris ou reptiles, végétaux à foison, dont certains protégés comme l’orchidée, les petites bêtes et belles plantes attendent les scientifiques amateurs pour des séances d’observation. Les jeudis, place à l’étude de la pierre avec des initiations à la géologie ou à la taille et des jeux autour de l’architecture romane. L’accès à tous ces ateliers nécessite bien sûr une inscription auprès de l’Office de Tourisme et sont pour certains limités à dix personnes. Et puis, les vendredis, des visites guidées font le tour des anciennes carrières et expliquent leur exploitation. Enfin, le 25 septembre aura lieu la 5e marche gourmande sur « le chemin des pèlerins ». Au cours de ces 14 km, les marcheurs pourront goûter les plaisirs gustatifs locaux comme les truffes, les vins des Côtes de Meuse et de Toul ou les fameuses madeleines de Commercy. Tout un programme !

Infos : Office du Tourisme en Pays de Commercy 03 29 91 33 16 • [email protected] • tourisme-pays-de-commercy.fr

Publi-reportage • Photos © DR