Des plantes qui ont les crocs !

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Certaines plantes dans la Nature ne se contentent pas d’un peu d’eau et de soleil. Il en leur faut plus, et de préférence vivant et en bonne santé… Qui ? Mais, les plantes carnivores bien sûr ! Les Conservatoire & Jardins Botaniques de Nancy dévoilent leur intimité durant tout l’été.

Les plantes carnivores fascinent. Il faut dire que des végétaux qui « mangent de la viande », ce n’est pas très banal. Evidemment, il n’en faut pas plus pour exciter l’imagination et la curiosité de tout un chacun. Mais qui sont-elles vraiment ? Derrière les fantasmes, les mystères et des zones d’ombre se cache un écosystème fragile et complexe. Les Conservatoire & Jardins Botaniques de Nancy (CJBN) font toute la lumière. Provenance, modes de vies, stratégies et stratagèmes pour attirer les proies… toutes les facettes sont abordées sans tabou ni honte, y compris les épisodes criminels. Les âmes sensibles n’ont toutefois pas besoin de s’abstenir !
Lorraine Magazine est parti mener l’enquête.

Une multitude de plantes carnivores

La première chose que l’on apprend est qu’il existe de très nombreuses espèces de plantes carnivores. Certaines vivent tout près de chez nous, en Lorraine comme les Drosera, alors que d’autres proviennent de contrées lointaines telles les Nepenthes d’Asie. A ce titre, la collection des CJBN est remarquable : plus de 350 taxons. C’est dire le nombre de singularités de ce monde riche et fascinant. Actuellement, environ 700 espèces sont reconnues, réparties en 19 genres.

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La concurrence est rude

Vous croyez que la vie des plantes carnivores est de tout repos ?! Qu’il suffit d’être là et d’attendre patiemment d’un insecte tombe dans son piège ? Mais la Nature est une compétition permanente et la vie d’une plante carnivore est un combat au quotidien. Tout d’abord, il faut attirer puis attraper les proies puis les digérer et les assimiler.Et encore, tout cela n’est envisageable qu’une fois un habitat naturel trouvé. Bref, si vous voulez tout savoir sur l’origine, les lieux de vie, les stratégies d’attraction et de piégeage (actif, semi-actif ou passif) des proies par les plantes carnivores, ne manquez sous aucun prétexte l’exposition qui a lieu jusqu’au 31 juillet aux serres tropicales du Montet. Prévue pour un large public, elle présente de manière très didactique tous les secrets de ces plantes. Et vous n’aurez rien à craindre pour vos doigts, il n’ y a que dans les bandes dessinées où l’on voit des plantes carnivores à l’appétit si vorace.
Attention : l’exposition est ouverte tous les jours seulement de 14h à 16h45.

Au fait, insectivores ou carnivores ?

Les premiers travaux menés sur ces végétaux sont dus à Charles Darwin qui les nomment alors « Insectivorous Plants ». Même si les deux appellations coexistent aujourd’hui, il convient mieux de dire carnivores car tous ces végétaux ne se nourrissent pas que d’insectes. Certains capturent des scolopendres, des araignées, des vers voire des mollusques.
Pour exciter les fantasmes de chacun, il faut aussi souligner que certains gros Nepenthes capturent de temps à autre – mais cela reste rare – des oiseaux, des lézards et même parfois de petits rongeurs. Enfin d’autres plantes sont devenues coprophages, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent d’excréments.

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Du 4 au 7 juillet pour tout savoir

Une grande manifestation en trois volets :

  1. L’EEE (European Carnivorous Plant Exhibition & Exchange). C’est la première fois que cette rencontre a lieu en France. Organisée avec Dionée (Association francophone des amateurs des plantes carnivores), elle réunira spécialistes et amateurs de toute l’Europe autour de plus d’une dizaine de conférences et d’une grande expo-vente (les 5-6 et 7 juillet – ouverte à tous). Possibilité le dimanche d’une sortie dans les Vosges pour visiter les tourbières et le Jardin d’altitude du Haut-Chitelet.
  2. Des animations pour petits et grands. Mention spéciale à « Karnivor Park », prévu pour les enfants de 8 à 12 ans. Une belle aventure en roman-photo où, devenus de minuscules êtres humains, ils découvriront tous des pièges gluants et autres « mâchoires » des plantes carnivores.
    Nous vous recommandons aussi l’atelier pour créer votre mini-tourbière. Les conseils glanés vous permettront de cultiver chez vous les plantes carnivores reçues.
  3. Des conférences les 4, 6 et 7 juillet. Les plantes carnivores ont de multiples facettes : source traditionnelle de substances médicaments, source de légendes et de fantasme (certains prétendirent trouver au XIXe siècle des arbres anthropophages, c’est-à-dire capable de manger des hommes !) et enfin source de voyages (car on en trouve un peu partout sur le globe), les conférenciers vous feront partager leur passion et leur savoir sur ces plantes très séduisantes.

A noter > Durant tout le week-end évènement, l’entrée est libre et les horaires étendus : de 10h à 17h le vendredi 5 juillet et de 10h à 18h les 6 et 7 juillet.

Vous savez tout, ou du moins, vous savez comment tout savoir sur les plantes carnivores. Partez à leur découverte et découvrez un monde fascinant !

Pour le détail des animations et tout renseignement :
www.jardinbotaniquedenancy.eu
Conservatoire et Jardins Botaniques de Nancy
100 rue du Jardin Botanique, 54600 Villers-lès-Nancy
03 83 41 47 47.

Pour en savoir plus, nous vous conseillons un très bel ouvrage : Plantes carnivores, La collection des Conservatoire et jardins botaniques de Nancy, par les CJBN, 2013, 64 p. – 10 €.En le parcourant, vous saurez tout sur tout sur ces végétaux qui, pour reprendre les mots des auteurs, « ne laissent personne indifférent ».Ouvrage en vente à la boutique du Jardin botanique.