Un centre d’art contemporain installé en plein cœur de la nature : dans la Meuse, « Vent des forêts » est une balade artistique surprenante.
Il y a plus de dix ans, six villages agricoles et forestiers de Meuse inventent un projet humain et culturel audacieux : créer un grand espace d’art contemporain où se rencontrent les plasticiens d’aujourd’hui, les habitants et les artistes locaux. À 30 kilomètres de Bar-le-Duc et à 9 minutes de Saint-Mihiel en voiture, niché entre Fresne-au-Mont, Laheymeix, Dompcevrin et Pierrefitte-sur-Aire, « Vent des forêts » fait le bonheur des marcheurs, des amoureux d’art et des curieux.
À l’heure où l’été indien pointe le bout de son nez, septembre se positionne comme l’un des mois les plus agréables pour visiter cette exposition originale à ciel ouvert. Sur 5 000 hectares de forêt, le long de 65 kilomètres de sentiers balisés et librement accessibles, les visiteurs partent à l’aventure, à la rencontre d’œuvres d’art inscrites dans le paysage. L’exposition est organisée en sept circuits, au court desquels plus de 100 œuvres sont visibles à ce jour, conçues avec des artistes à l’écoute du contexte forestier et en relation directe avec les acteurs du territoire. Des promenades entre une et cinq heures de marche, accessibles à pied ou en VTT, à partager en famille, entre amis ou même en solo : chacun choisit la formule qui lui convient.
Artistes nationaux et internationaux
Chaque année, de nouvelles créations viennent agrémenter l’exposition. Les artistes s’empreignent des lieux lors de leurs résidences artistiques et conçoivent des œuvres en cohésion avec la nature. Parmi les nouveaux artistes à découvrir : Amandine Arcelli offre une sculpture à l’échelle de la forêt, composée de pièces de bois tourné et de mortier teinté, de laine et d’acier. Maurice Chaudière réalise, lui, cinq ruches Hélianthe oblongues en terre tournée dont le nom évoque le soleil. De véritables « nids d’argile » pour les abeilles. De son côté, David de Tscharner dresse une table monumentale où il invite le promeneur à composer une nature morte tandis qu’Aurélie Ferruel et Florentine Guédon convient les visiteurs à un rituel qu’elles inventent autour d’une sculpture-totem en bois et pierre sculptés.
Des artistes internationaux participent également au projet. À l’image du plasticien suisse Béat Lippert, qui dresse et assemble trois pierres d’aspect brut bien que taillées pour coïncider parfaitement, évoquant un dolmen. L’artiste tchèque Matouš Lipus montre, lui, pour la première fois en France, une sculpture aux accents classiques qui assume une belle part d’humour et de fantaisie. Il sublime avec de nouvelles proportions et beaucoup de délicatesse un de ses matériaux de prédilection : le béton teinté dans la masse.
Pour parfaire la balade artistique, « Vent des Forêts » offre aux visiteurs la possibilité de se munir de leur application, inaugurée en 2017. Celle-ci est à la fois un guide artistique, un catalogue des œuvres et une source d’information sur la nature, le paysage et le patrimoine du territoire. Et pour le côté ludique, 13 caches de géocatching ont été repensées par « Vent des Forêts » et les bénévoles sur le circuit des Trois Fontaines. Chacune d’entre elles contient une énigme à résoudre. L’ensemble des 13 énigmes résolues à la fin du parcours permettra de géolocaliser le trésor, qui est, cette année, une œuvre en série limitée de l’artiste Patrick Neu.
Accueil principal : Vent des Forêts – Mairie • 21 rue des Tassons à Fresnes-au-Mont • Renseignements : 03 29 71 01 95 ou [email protected] • ventdesforets.com
Photos © VdF, Clément Charbonnier, Xavier Lavernhe, DR