« C’est un petit pas pour l’homme…

758

… un bond de géant pour l’humanité. » Le 21 juillet 1969, la terre entière vivait les premiers pas de l’homme sur la lune. 50 ans plus tard, place à la célébration grâce à la manifestation « On The Moon Again » !

Il s’agit du seul événement qui ait touché, de façon aussi positive, l’humanité toute entière ! » s’enthousiasme Didier Mathieu, responsable du Planétarium d’Épinal. Le 21 juillet 1969, à 02h56 (heure française), plus de 600 millions de personne à travers le monde suivent, à la radio ou devant les rares écrans de télévision, les premiers pas de l’homme sur la lune. Le voyage commence le 16 juillet à Cap Canaveral aux États-Unis. La fusée Saturn V prend son envol avec, à son bord, un équipage composé de Neil Armstrong, commandant de la mission et pilote du module lunaire, Buzz Aldrin, qui accompagnera Armstrong sur le sol lunaire et Michael Collins, pilote du module de commande qui restera en orbite. Après trois jours et demi, le module se pose sur la surface de la lune mais Armstrong et Aldrin attendent six heures avant de pouvoir fouler le sol lunaire : priorité à la sécurité, les deux astronautes doivent préparer le module lunaire à un éventuel décollage d’urgence. En tout, ils resteront 22 heures sur la lune. Le 24 juillet, la capsule amerrit sur le Pacifique : la première expédition humaine sur la lune s’achève. 

Sortez les télescopes !

Les 12 et 13 juillet prochains, tous les pays du monde sont invités à participer à la manifestation « One The Moon Again ». Le principe ? Encourager les personnes possédant un télescope ou des lunettes astronomiques à sortir leur matériel et à en faire profiter les autres pour observer la lune ! À l’échelle régionale, le Planétarium d’Épinal organise plusieurs événements pour préparer la manifestation : « Notre objectif est de mobiliser et d’accompagner tous les propriétaires de télescope en leur donnant les clés pour participer à “On The Moon Again” » détaille Didier Mathieu. Ainsi, le Planétarium organise depuis deux ans des « soirées télescope » pour aider les propriétaires à régler leur matériel et à s’en servir. « Nous proposons aussi des soirées en rapport avec l’événement lors desquelles nous parlons de la lune, nous donnons des anecdotes pour que les propriétaires soient à l’aise avec le public les 12 et 13 juillet prochains et pour qu’ils puissent répondre aux éventuelles questions des curieux. »

Des avancées technologiques 

Depuis le début de l’année, la lune est au centre des animations du Planétarium d’Épinal. Les visiteurs peuvent, entre autre, découvrir une exposition sur les missions  Apollo  regroupant 40 panneaux retraçant l’histoire de la mission ainsi que des vidéos explicatives. « Le public pourra même toucher un morceau de roche lunaire qui s’est échoué sur terre ! » Car, sans le savoir, cette expédition lunaire a permis des avancées technologiques dont l’humanité profite encore aujourd’hui. « Par exemple, les couches culottes ont été inventées pour Armstrong et Aldrin. Le mode de conditionnement TetraPak également car il était impossible d’envoyer les bouteilles en verre dans l’espace » raconte Didier Mathieu. Toute la miniaturisation et les avancées informatiques sont dues à la conquête spatiale, « tout comme le stent cardiaque, les branches de lunettes ou les carrosseries de voiture qui sont fabriqués à partir de matériaux à mémoire de forme développés et utilisés pour les missions spatiales. » Mais à l’époque, en pleine Guerre Froide, la conquête de l’espace était surtout la conquête de la toute-puissance. « Seulement, tous les astronautes, lorsqu’ils reviennent sur Terre, se rendent compte de la fragilité de notre planète et du ridicule de nos frontières. D’ailleurs, Apollo 11 a déposé des médailles sur la lune pour les astronautes russes, c’est un symbole ! » Aujourd’hui, les recherches sur le sol et la roche lunaires sont encore en cours. Car elle n’a définitivement pas dévoilé tous ses secrets. 

Les 12 et 13 juillet • onthemoonagain.org
Planétarium d’Epinal – MJC Belle Étoile
Renseignements : 03 29 35 08 02 ou site.planetarium-epinal.com

 

Focus sur le Centre de recherches pétrographiques et géochimiques (CRPG) de Brabois

À sa création en 1953, le CRPG de Nancy-Brabois (CNRS/Université de Lorraine) est un laboratoire de géologie, spécialisé en recherche sur les formations de minerais et de métaux. « Dès ses débuts, le laboratoire était doté d’équipements de pointe » explique Michel Champenois, ingénieur d’études au CRPG. « En 1972, la NASA confie au CRPG (CNRS/Université de Lorraine) un échantillon de sol et de roche lunaires, collecté lors des missions Apollo 11 et 12. L’objectif était de faire une étude générale, notamment sur les éléments chimiques. » Les derniers échantillons de lune ont été rapportés en 1976 : « Et ceux-ci n’ont pas encore tout dit ! Aujourd’hui, nous travaillons encore sur ces échantillons notamment avec notre sonde ionique qui permet, grâce à un faisceau ionique, de faire un tout petit trou dans la matière pour pouvoir l’analyser. Cette sonde est unique en France. » Aujourd’hui, les chercheurs affirment qu’il n’y a pas d’atmosphère, ni de champ magnétique sur la lune. « Le vent solaire, ce qui forme les aurores boréales, n’est pas filtré sur la lune. Ce qui rend, entre autre, rédhibitoire toute forme de vie » souligne Michel Campenois. Aujourd’hui, il n’existe seulement que 380 kilos d’échantillon de lune sur terre, « ce qui représente 4% de sa surface ». La lune cache encore bien des secrets : les prochains échantillons devraient revenir sur terre, courant 2020, après la mission chinoise Chang’e-5. 


Entretien avec Didier Mathieu

Responsable du Planétarium d’Épinal

Comment est née l’idée de « On The Moon Again » ? 

Cette manifestation est le résultat de constats de différents scientifiques. Depuis quelques années, certains sortaient souvent leur télescope, devant chez eux, et invitaient chaque passant à observer la lune. Ça a démarré au Canada, puis c’est arrivé en France, à Paris notamment où ça s’organise de façon fréquente. Et les scientifiques sont ravis de voir l’intérêt et l’émerveillement des gens qui, parfois, regardent pour la première fois la lune grâce à un télescope !

Les 12 et 13 juillet prochains, ça sera donc l’occasion de fêter les 50 ans du premier pas de l’homme sur la lune…

Oui, le comité scientifique veut faire revivre cet événement qui est unique dans la manière dont il a profondément marqué l’humanité. Finalement, cette idée de commémoration est partie de Paris et a vite fait son bonhomme de chemin pour toucher la communauté scientifique du monde entier ! 

Quels souvenirs avez-vous de ce 21 juillet 1969 ?

J’en ai un souvenir merveilleux ! Je me rappelle parfaitement de la salle à manger où était installée la télévision, du meuble, de la marque de la TV aussi ! Mes parents sont venus me réveiller en pleine nuit, je devais avoir 7 ans et demi. Nous attendions ce moment avec impatience ! Je me souviens d’ailleurs, au retour d’Apollo 10, avoir dit à mon père : « Ca y est ! Ils ont marché sur la lune ! » Il m’a répondu « Non, pour l’instant ils n’ont fait que le tour ! »

Vous avez eu la chance de voir la capsule Apollo 10 à Epinal également…

Oui, mais alors… quelle déception ! De mes yeux d’enfants, je voyais une petite boîte de conserve toute brûlée et sale. Ce n’était pas du tout l’idée que je me faisais d’une fusée ! Et, c’était finalement une chance de l’avoir vue, mais je m’en suis rendu compte tardivement. 

Vous pensez que cet événement à faire naître en vous la passion de l’astronomie ? 

J’étais déjà passionné. Je pense que, pour tous, l’espace est une part de rêve. Mais de savoir que des hommes y sont allés, ça a conforté des choses en moi.

Pour revenir à « On The Moon Again », quel est le rôle du planétarium dans cet événement ?

Le rôle du planétarium est de mobiliser tous les clubs d’astronomie et d’inviter les gens qui disposent d’un télescope ou de lunette astronomiques à sortir leur matériel et à en faire profiter à tout le monde ! Et ce, sur toute la Lorraine. Nous voulons avoir une pensée avec un regard porté vers la lune. Nous informons et nous sensibilisons le public à participer à une manifestation ouverte à tous ! 

La date des 12 et 13 juillet n’a d’ailleurs pas été choisie au hasard… 

C’est vrai, nous serons une semaine avant l’anniversaire des 50 ans mais ce sont les jours où nous serons dans une bonne configuration pour observer la lune. Lorsqu’elle est pleine, elle est trop éclaircie, donc ce n’est pas intéressant. C’est au premier quart qu’elle est la plus belle, dès la tombée de la nuit. On en voit tous les reliefs, c’est magnifique. 

Cette célébration de la lune continuera tout au long de l’année au planétarium ? 

Oui, nous avons une programmation dédiée à la lune car elle accompagne la terre mais aussi l’humanité depuis toujours ! Elle fait partie de notre mode de vie. Regardez, il y a par exemple les gens « lunatiques », le premier jour de chaque semaine est le « lundi »…. Ce n’est pas un hasard ! Il y a aussi beaucoup de croyances autour d’elle comme le fait qu’un jour de pleine lune il y aura plus de naissances dans les maternités… Une dame de 70 ans m’a appelé, il y a quelques temps, en me disant : « M. Mathieu, il est 16h30, et je vois déjà la lune dans le ciel. Qu’est ce qui se passe ? » Elle ne savait pas que la lune pouvait être aperçue en journée. Au planétarium nous expliquons  ce que la science peut, aujourd’hui, dire de la lune et c’est un sujet qui intéresse le plus grand nombre. Et au-delà de l’aspect astronomique, la Lune occupe une place importance dans notre société : littérature, croyance, mythes, dictons…

Publireportage • Photos © NASA IMAGES, PEXEL, DR