Valérie Hénin : punch de famille

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Elle est une des sportives les plus titrées de sa discipline. Aujourd’hui retirée des rings et de la boxe pied-poings, l’ancienne championne du monde dirige la salle de sport Le Punch à Nancy. Elle y transmet sa passion du sport et son goût du dépassement comme elle l’a fait pour ses enfants, aujourd’hui dans ses traces.

Un coup d’œil sur son palmarès, et vous vous imaginez forcément voir arriver une lionne bondissante, au minimum en survêtement, voire les gants aux poings. C’est en fait une élégante femme, le tailleur impeccable qui circule ce matin-là dans la salle de sport. Les élèves sont déjà au travail. Ici on s’entraîne sérieusement, là on papote. Madame la directrice claque quelques bises puis s’installe près de la machine à café pour raconter un peu d’elle même.

« J’ai l’impression d’avoir toujours connu cette salle, explique Valérie Hénin. J’y travaillais déjà quand j’avais 19 ans. Cela me permettait d’avoir de quoi vivre, car j’avais choisi un sport dans lequel on ne gagne pas d’argent. »

Sa première salle d’entraînement était en fait au Haut du Lièvre. Son père y avait ouvert un centre d’entraînement de boxe française. « J’étais fille unique, très active. J’avais à la fois besoin d’un exutoire et d’un besoin de reconnaissance par mon père. A 7 ans, j’ai commencé la boxe. »

Très vite, l’élève se révèle douée. Plus qu’il n’en faut pour satisfaire son père.

Sa carrière se jouera sur les sommets de plusieurs disciplines : en Kick boxing, elle sera championne d’Europe en 1988 et du monde en 1990, championne du monde de Full Contact en 1993, championne du monde de boxe anglaise en 1996 et en Taekwondo, trois fois championne de France de (1999, 2000, 2001), deux fois vainqueur de la Coupe de France (1999 et 2001), 3e du championnat d’Europe (2000) ainsi que plusieurs podiums lors de compétitions internationales.

Ces sports sont à l’époque très confidentiels dans leur version féminine. A sa façon, Valérie Hénin participera un peu à leur démocratisation. Pendant deux décennies, elle enchainera les voyages pour sa carrière sportive : « Hawaï, la Thaïlande, Las Vegas, le Japon, l’Alaska : j’ai eu la chance de visiter les plus beaux endroits du monde. Les voyages sont en fait ma grande passion. Je pense y avoir gagné une ouverture d’esprit, même si je faisais taper sur les doigts car pas forcément disciplinée : je préférais un footing dans les rues le jour de compétition et un petit-déjeuner en plein air à mes hôtels trop confortables. »

Dans la salle du Punch, elle aussi créée par son père en 1986, elle gère comme directrice d’une association loi 1901 un groupe d’entraineurs brevetés. Quand elle quitte son tailleur, c’est pour prendre les rênes des entraînements Kick boxing, boxe française, gym, abdos, yoga stretch, aérobic. Dans une ambiance très familiale qui regroupe tous les publics, de la mère de famille au sportif endurci, Valérie Hénin s’épanouit avec cette deuxième partie de carrière.

A l’entrée du club, pas d’affiche du passé, mais celle de l’avenir. Elle s’appelle Magda, elle n’a que 20 ans. Elle est aussi douée que sa directrice de Maman. Magda Wiet-Hénin, fille aînée de Valérie est déjà au sommet dans un autre sport : le taekwondo. Championne du monde junior en 2012, médaille de bronze aux derniers championnats d’Europe séniors et de multiples titres en équipe. Comme maman, elle a déjà fait le tour du monde. Comme maman, elle a besoin de se dépenser, de se dépasser. Magda a commencé par le judo, a fait du basket en parallèle. « Autant j’ai fait de la boxe un peu par hasard, autant ma fille a choisi le Taekwondo en connaissance de cause. Dès 12 ans, elle a été détectée, mais de je me suis refusée à la laisser partir. C’était trop jeune. A 15 ans, je n’ai plus pu la retenir. Elle m’a convaincue de la laisser partir d’abord au Creps à Aix-en-Provence, puis à l’INSEP à Paris. Sa prochaine étape : les JO de 2020, qu’elle espère comme nous tous à Paris. »

Pour compléter la photo, une autre merveille de la nature sportive : Züo, le fils cadet âgé de 9 ans.

Même qualités physiques, même force de caractère. Du judo à 4 ans, du Taekwondo à 5 ans et une première médaille d’argent l’année dernière à l’Open de Lorraine. Et comme si ça ne suffisait pas, il fait aussi du hip-hop – également enseigné au Punch – et vient de commencer l’athlétisme.

Un dernier détail : son prénom signifie énergie en chinois, mais quand elle l’a choisi, Valérie Hénin jure qu’elle n’en savait rien…

Le Punch • 42, rue de Phalsbourg 54000 Nancy. Plus d’infos sur punch-nancy.org

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