Depuis juin 2017, la ville de Toul a initié un parcours artistique urbain appelé « Sur les murs ». Plusieurs artistes s’y relaient. Scaf est le dernier en date.
Identité : Pierre Bertolleti. Nom d’artiste : Scaf. Localisation : Longwy. Profession : artiste graffeur. Signe distinctif : plus de 27 000 followers sur son compte Instagram. Il est accusé d’avoir affiché un gigantesque vélociraptor sur une façade de la rue du Collège à Toul. Pour sa défense, l’artiste clame qu’il « adore Jurassic Park » donc « il peint des dinosaures. Et si ça peut amuser les enfants, c’est cool ! » Il n’en est pas à sa première tentative. Mais à Toul, il a été aidé par le collectif Moulin Crew qui l’a invité à dessiner sur ce mur.
D’après ses dires, Scaf a « toujours été passionné par le dessin ». En 2003, il retrouve un copain du collège qui l’a « embarqué dans le monde du graff ». Il n’en est jamais sorti. Son truc à lui, c’est le réalisme. Et s’il peut y ajouter de l’anamorphose, c’est-à-dire de la peinture en effet 3D, c’est encore mieux. Le suspect ne se cache pas. Ou presque. Il se met en scène dans ses compositions. « Par exemple, là je représente le film Alien, alors je me suis déguisé en Ellen Ripley. Ici, je tends l’anneau tant convoité par Gollum dans Le Seigneur des Anneaux ! »
« Super Connerie à Faire ! »
Dans son sac, nous avons essentiellement retrouvé des bombes de peintures ainsi que des masques. Mais une question reste en suspens : « Que veut dire Scaf ? » L’intéressé répond en rigolant : « Super Connerie à Faire ! » Mais il se reprend. « Non, sérieusement, le lettrage est très important dans l’univers du graffiti. J’ai commencé par taguer ces quelques lettres mais j’ai vite abandonné. Je laisse ça à ceux qui maîtrisent ! »
Lorsqu’il peint, il utilise toujours le même procédé : repérage des lieux, prise de photo, dessin en amont. Puis, une fois le mur préparé, Scaf laisse libre cours à son imagination. « Je suis nostalgique des années 90, des dessins animés, des jeux vidéo aussi. » Nous l’interrogeons sur l’omniprésence de crânes dans ses fresques : « Je bougeais beaucoup à un moment. Il fallait que je sois reconnaissable, que j’ai une patte. Avec le temps, j’apprécie de plus en plus de travailler sur la texture des os. » Alors pourquoi un dinosaure à Toul ? « En ce moment, je suis dans une période dinosaures, serpents, bêtes à écailles, j’adore ça ! »
Depuis six ans, l’artiste a lancé sa propre entreprise de décoration, Grafo Déco. Il travaille, selon nos sources, pour des collectivités, des mairies, des festivals mais aussi pour des particuliers qui souhaitent une touche d’originalité dans leurs intérieurs. Tout est en règle. Pour prouver sa bonne foi, Scaf nous indique que l’on pourra le retrouver, en ce début d’année, à la villa Molitor à Paris pour une exposition et en Bretagne où il ira peindre un mur collectif en mars prochain.
Faute d’éléments à charge, le suspect est de suite libéré. Et même invité à répandre ses œuvres colorées aux quatre coins du monde !
Compte Instagram : @scaf_oner • Renseignements Parcours « Sur les murs » : toul.fr/sur-les-murs
Photos © SCAF, DR