Laurent Hénart, maire de Nancy et candidat à sa succession fait le bilan de cette crise inédite. En regardant, bien sûr, vers l’avenir en accélérant le plan vélo, en développant les aides au commerce et en étendant les Estivales de Stan’. Le maire de Nancy souhaite aussi que les restaurants et les bars puissent étendre leurs terrasses cet été, dans le respect des règles sanitaires bien entendu. Avec une volonté : retrouver, à Nancy, l’ambiance chaleureuse qu’on lui connait. Entretien.
Nous sommes au début du mois de juin. Nous venons d’entamer la phase 2 du déconfinement. Dans quel état d’esprit êtes-vous avec vos équipes ?
Je suis mobilisé à 100 % sur la gestion de cette crise qui a marqué tous les Nancéiens, et qui n’est pas terminée. Concrètement, la levée progressive du confinement signifie que les activités reprennent : les écoles, les crèches mais aussi les parcs et jardins, les lieux culturels, les bars, les restaurants. Aujourd’hui, nous sommes dans un état d’esprit de réactivité. Après la vague sanitaire, face à laquelle nos soignants et notre CHRU ont été exemplaires, il faut s’attaquer à la vague économique et sociale. L’impact va être rude pour l’emploi et les pouvoirs publics doivent se positionner en rempart quotidien. C’est ce que nous faisons, avec tous les acteurs.
Retour sur le week-end du 15 mars. Après les annonces du gouvernement, quelles ont été les priorités pour la municipalité ?
Les choses ont véritablement commencé le 28 février en réalité. Notre priorité a été de mettre en place des mesures de prévention dans l’EHPAD Notre Maison à Nancy mais aussi dans nos cinq résidences séniors gérées par le CCAS, dans les crèches, les écoles… Nous faisions face aussi à la montée de l’épidémie, aux premiers cas sur le territoire… Nous avons travaillé avec le CHU de Nancy, la faculté de médecine et le réseau des médecins de ville pour anticiper les différentes mesures que nous devrions prendre. Un couvre-feu historique a été instauré. Nous avons dû également ouvrir des structures spécifiques d’accueil des enfants dits « prioritaires » et travailler avec le réseau des transports.
Le 5 mai, la ville de Nancy a commencé la distribution de masques aux habitants. Comment et avec qui avez-vous travaillé pour mettre en place cette mesure ?
C’était une course contre la montre, qui nous a mobilisés jour et nuit dès la fin mars. Toutes les modalités sanitaires ont été vues avec le CHU de Nancy et notamment les professeurs Rabaud et Florentin. Nous avons fait appel à plusieurs entreprises régionales. Nous voulions que les deux masques distribués à chaque habitant répondent aux normes DGA et soient utilisables au moins 20 fois.
Après le confinement, il a fallu penser à la « vie d’après ». Notamment avec l’accélération du plan vélo.
Cette crise sanitaire nous a amené à prendre du recul et repenser certains aspects de la vie de nos concitoyens. Le vélo s’impose encore plus comme une alternative aux autres modes de transports. Avec la Métropole, nous réalisons en trois mois le plan vélo prévu en trois ans, avec 15 kilomètres de pistes cyclables nouvelles et continues. Les itinéraires ont été travaillés avec les associations de cyclistes, notamment EDEN. Et l’Etat va autoriser les vélos à emprunter les voies du Tram. Mais le plan vélo, c’est aussi apporter plus de services aux utilisateurs : des parkings sécurisés, un nombre plus important de vélos en libre accès…
Vous avez également débloqué 1,4 millions d’euros pour le commerce à Nancy. Comment cet argent va-t-il être réparti ?
C’est un plan massif de soutien pour permettre aux commerçants de redémarrer. Nous mettons sur la table des exonérations de taxes et de charges, des remises sur le prix des parkings (parkings à 2 euros les samedis, « afters » à 1 euro de 17h à 23h), 100 000 tickets gratuits de stationnement que les commerces peuvent distribuer à leurs clients. Toutes ses mesures courent jusqu’au 31 décembre.
Dans l’état actuel, nous nous dirigeons vers des vacances plutôt franco-françaises. Quelle saison estivale et touristique se profile ?
Nous allons étendre les Estivales de Stan avec la piétonisation temporaire de certaines rues. Nous avons aussi autorisé les demandes de terrasses exceptionnelles pour les bars et les restaurants et nous allons mettre en place des brasseries éphémères dans des secteurs comme la place Carnot, la porte Saint-Georges ou le parc de la Cure d’Air. Nous lançons aussi un appel à projets aux associations culturelles, d’éducation ou sportives pour bâtir un programme d’animation dans tous les espaces publics cet été : Nancy sera une ville en fête, conviviale, comme elle l’a toujours été. Il y aura comme un air de vacances pour ceux qui restent.
Quels sont les prochains objectifs pour la municipalité avec la phase 3 de déconfinement qui prendra effet le 22 juin ?
Nous travaillons actuellement à mettre en place un plan vacances éducatives pour les familles volontaires : l’idée est de mêler, dans les centres de loisirs, du soutien scolaire et des activités de détente pour les enfants. Nous mettons, bien sûr, toute notre énergie à la relance économique, à l’échelle de la Métropole, avec différentes propositions en matière de formations et d’emploi que nous ferons dans la semaine. Propos recueillis par Pauline Overney
Photos © ville de nancy, P. O, dr