Ils ont tout plaqué dans le sud pour continuer leur aventure artistique à Nancy en montant le premier café théâtre de la ville. Depuis le début de l’automne, les planches s’affolent, s’engueulent et rient deux fois par soirée sous les assauts de ces trois passionnés.
« Ils ont des gosses mais ils se soignent », « et Dieu créa les folles ». Les titres des deux premières pièces de La comédie de Nancy sonneraient presque comme un CV.
Pendant des années, Cassandre, la fille, Corinne, la mère et Didier le compagnon de Corinne ont usé les scènes du sud de la France. Beaucoup de projets menés autour des grands classiques du Café Théâtre et un succès grandissant leur permettent même de tenter l’aventure parisienne aux Théâtre des Blancs Manteaux. Après plusieurs succès au festival d’Avignon et sur les scènes de la France entière, c’est à Nancy qu’ils décident de poser leurs valises pour une nouvelle étape de leur carrière. Nancy est la ville natale de Corinne, elle y a suivi les cours du conservatoire et des études de théâtre. En parallèle d’une carrière de fonctionnaire de police, elle continuera d’endosser l’autre costume, celui de la scène.
L’attrait de la nouveauté
«Dans le sud, les cafés-théâtres sont nombreux, raconte Corinne. Nous nous sommes rendus compte que dans l’Est et à Nancy particulièrement, il n’y en avait pas. Nous n’avons pas hésité. » Dans la rue du grand Rabbin Haguenauer, derrière le centre commercial Saint-Seb, ils ont dégoté une petite boutique de vêtement. Ils l’ont transformée en véritable salle dans la plus pure tradition du café-théâtre. On y entre par un petit café et ses quelques tables sur fond rouge et noms de cocktails amusants. Au mur de la façade un énorme sourire, un éclat de rire sur la façade accueille le visiteur ou intrigue le passant. Devant La comédie de Nancy, on s’arrête, on passe la tête pour jeter un œil. « C’est l’attrait de la nouveauté, poursuit Corinne. Il y a vraiment un public à séduire, à conquérir. »
Pour lancer leur affaire, la troupe a misé sur des valeurs sûres. Sur scène, dans « Ils ont des gosses mais ils se soignent » Corinne et Didier jouent les parents stressés, dépassés mais jamais ordinaires. Cassandre assure pour le coup la régie, le bar et la billetterie. Comme dans une grande famille de cirque, chacun met la main à la pâte. Pour l’autre pièce, « Et Dieu créa les folles », une vraie référence dans le théâtre du boulevard, Corinne et Didier proposent la crème de la crème : rodée cinq ans entre Avignon, des tournées partout en France et les Blancs Manteaux, la pièce met en valeur aussi deux autres comédiens.
Valeurs sûres et variété
D’ici au printemps, le calendrier est déjà bouclé, preuve que le projet nancéien a été mûrement réfléchi. Dès le 18 novembre, La comédie de Nancy surfe sur le succès grandissant des spectacles de Stand Up, avec Riyad Bassim, un danseur humoriste « Vu à la télé » comme le dit le prospectus. Comme le repos est une notion étrangère au trio de comédiens, le mercredi n’est pas jour de relâche car il est consacré aux cours de théâtre. Ou plutôt cours de comédie. Apprendre en montant de vraies comédies, s’amuser et jouer devant un vrai public : le Nancy Comédie Club vise à attirer les futurs talents du rire dans la ville. Et pour que la relève commence le plus tôt possible, tous les samedis seront consacrés aux spectacles pour enfants, avec toujours le rire comme moteur pour faire trembler les planches.
Réservations : 06 76 80 53 92www.la-comedie-de-nancy.fr