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V’là le bon temps, v’là le joli temps

« De mon temps… », « c’était mieux avant », de génération en génération les mêmes rengaines sonnent à nos oreilles leur nostalgie du temps passé. Mais cette nostalgie-là sclérose les cœurs, immobilise : elle ne mène qu’à une tristesse un peu pathétique. Tout le contraire de ce que prônent les Dimanches de Mai en Meuse. Tous les ans, ils font renaître des métiers, oubliés ou disparus, et ainsi perpétuent les savoirs qu’ils portent. Plus qu’une aspiration à retrouver « l’avant », la manifestation s’acquitte de son devoir de mémoire avec chaleur et convivialité. On revient alors dans le passé, non pour s’abreuver à quelque source perdue, mais pour regarder notre présent avec plus de bienveillance. Pour un peu, on épouserait le point de vue d’Henry David Thoreau : « J’ai la nostalgie d’une de ces vieilles routes sinueuses et inhabitées qui mènent hors des villes… une route qui conduise aux confins de la terre… où l’esprit est libre… ».