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Mytho/ Pas mytho (de Noël)

Dire ou ne pas dire toute la vérité ? Le vieux barbu n’a pas encore retiré son habit rouge du cintre que déjà, la perspective de sa venue prochaine déclenche, chez nos enfants, tout un tas de questions.
« Maman, c’est le vrai père Noël sur cette photo-là, de quand j’avais 3 ans ?
– Quelle photo ? Ah, celle-là ? Qu’est-ce qui te fait douter ? Cette barbe foisonnante d’un blanc plus blanc que blanc, ce pantalon mi-satin, mi-polyester, cette bonhommie dans le regard à peine dissimulé par la moustache… C’est tout lui, crois-moi ». 
Non, je ne peux pas. J’ai bien essayé, une ou deux fois, d’entretenir la légende, mais du manque de conviction a découlé un physique flageolant (la voix qui part dans les aigus, les yeux qui cherchent une échappatoire…).
Heureusement, le jeune enfant n’a nullement besoin d’être encouragé dans ses croyances ; il croit, en dépit de tout et un point c’est tout. Cet état est précieux, et donc à préserver. Alors, le cul entre deux chaises, ma stratégie est celle du lâche, du fuyard : je reste évasive, je refile le bébé, je mens par omission.
On reprend.
« Maman, c’est le vrai père Noël sur cette photo-là, de quand j’avais 3 ans ?
– Peut-être bien que oui, mais possible que non. Si jamais tu le recroises, demande-lui ! Le père Nono est incapable de mentir, donc tu seras fixé ».
Niveau clarté, on repassera, mais la magie résistera, avec ou sans moi.
Pour du concret, de la magie sans ambiguïté, courez passer Noël à Sélestat, en Moselle, à Meisenthal ou à Amnéville ! Le tangible, c’est reposant parfois.
Une question ?

Cécile Mouton