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Mieux (se) connaître 

Peu importent l’énergie, le temps et l’envie que nous aurions soudainement décidé d’y consacrer, la vie n’est faite que de raccourcis. 
Tu n’aimes pas les tomates ? Ca s’entend. Mais reconnais qu’entre la tomate cerise juteuse et sucrée, cultivée avec amour par un petit producteur passionné, et la grosse tomate soi-disant charnue (mais surtout fadasse) d’hypermarché, il y a un monde.
Tu aimes lire, soit. Mais quoi ? Un roman d’aventure ou un essai de philo ? L’Equipe ou Les Échos ? 
Ce que j’essaie de dire, c’est que nous passons notre vie à résumer, à généraliser.
« Tu vas bien ? – Ça va. Et toi ? ». Réponse boomerang à question réflexe.
Nous faisons mine de nous parler, de converser même, mais faisons le plus souvent fi du détail, du « long à expliquer », par manque de temps et/ou par volonté de ne pas sortir du rang.
Heureusement, il existe encore des lieux pour approfondir, creuser, bêcher le sujet dans toute sa difficulté, des espaces de parole et d’expertise. Le Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges est de ceux-là. En s’entourant de spécialistes – cette année, des experts des « déserts » ou du Portugal, pays invité – tout en multipliant les occasions de rencontre, le F.I.G. nous donne l’espace, le cadre (et donc la liberté) de mieux appréhender des sujets précis, circonscrits. De problématiques complexes évoquées sans complexe, il nous donne les clés. Non, l’expertise n’est pas source d’ennui. Elle nous ouvre, au contraire, un ailleurs possible. Parfaitement, la connaissance, l’art du détail, sont indispensables à la vie.

Cécile Mouton