Une maison, on voudrait qu’elle dure toujours… Il faut également qu’elle soit aussi peu néfaste que possible pour les générations présentes et à venir.
On parle de maison écologique, de maison basse consommation, d’habitat bioclimatique… En développement durable, une demeure doit participer de tous ces objectifs, mais pas seulement. Il faut bien sûr que sa construction – ou sa rénovation – utilise des matières premières dont l’impact énergétique sera le plus faible possible. Elle devrait se satisfaire d’une quantité d’énergie (électricité, gaz…) moindre que ses concurrentes énergivores. Dans l’idéal, l’eau y serait utilisée au compte-gouttes et un potager permettrait de profiter des ressources naturelles du terrain. Comme le lien social est aussi au cœur des enjeux du développement durable, elle serait ouverte vers l’extérieur. Beaucoup d’impératifs qu’il est parfois difficile de réunir…
Tous ensemble
Les éco-quartiers ou autre habitats participatifs sont une piste dans cette voie. Encore peu plébiscités en France, ils sont déjà bien installés dans des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Suède. Chez nous, des projets se développent pourtant, notamment à Grenoble, Lille ou Strasbourg. Des Rencontres nationales de l’habitat participatif ont d’ailleurs eu lieu dans cette ville. Le principe est simple et audacieux à la fois : il s’agit de regrouper des individus qui ont une même envie. Ils sont propriétaires, ensemble, d’un terrain qui sera ensuite subdivisé en immeubles collectifs ou individuels. Souvent, des principes écologiques les guident mais, le but étant de recréer des liens, ces projets se distinguent particulièrement sur ce point. Salles communes, services de crèches ou jardins familiaux… sont autant d’outils qui créent une identité de groupe presque plus importante que le partage de la gestion financière.
Chacun chez soi
La solidarité n’est pas le point essentiel du développement durable pour la majorité des propriétaires. Ceux-ci penseront surtout à une maison qui sait profiter des ressources à sa portée. L’isolation, étudiée de près, permet de ne pas gâcher inutilement de l’énergie. Elle pourra être réalisée à partir de torchis (mélange de paille, d’argile et d’eau) pour limiter le transport d’isolants, source de production de CO2. Elle sera également construite en bois, dont les qualités ne sont plus à démontrer. En 2011, 10 % des constructions de maisons individuelles étaient réalisées dans ce matériau. Même l’orientation sera prise en compte, pour utiliser au mieux les bienfaits du soleil. Les innovations techniques, que ce soit au niveau des énergies solaire ou des modes de chauffage, encouragent les achats qui vont dans le sens du développement durable. Le plan national de lutte contre la précarité énergétique, initié par le gouvernement, encourage et soutient les ménages les plus modestes dans les investissements nécessaires, la rénovation étant bien sûr prise en compte. Parce qu’une maison qui dure, c’est aussi une maison qui sait être économique sur le long terme…