Les potagers cultivés sur des surfaces réduites doivent tirer profit des moindres possibilités d’occupation de l’espace. Pour autant, petit potager ne veut pas nécessairement dire petite production.
Petite devinette : quel est le type de culture qui a le plus fort rendement productif au m2 ? La monoculture intensive dopée aux engrais ? Les cultures OGM ? Que nenni ! C’est la milpa, culture ancestrale des Amérindiens qui, en associant maïs, courge et haricots, affiche les meilleurs scores. Le maïs sert de tuteur aux haricots, qui fixent l’azote de l’air dans le sol, lui-même protégé du dessèchement et du lessivage par les larges feuilles de la courge. En additionnant les quantités de légumes produits par mètre carré, depuis le sol jusqu’à la cime des épis, on obtient des chiffres incroyables. Le cultivateur de petit potager avide de rationalisation de l’espace pourra s’inspirer de cet exemple millénaire. « Les choses ne sont pas bonnes parce qu’elles sont anciennes, elles sont anciennes parce qu’elles sont bonnes ».
Associer les cultures
C’est fou l’espace qui peut rester vacant au pied de certaines plantes ! De multiples associations sont possibles pour profiter de cette place qui constitue au final une belle surface exploitable. Le coup classique consiste à combler ces trous avec des petites cultures rapides, comme les radis, la mâche ou les salades, qui bénéficieront en plus d’une ombre appréciable. Plus rare, mais très profitable, l’association de choux ou de céleris aux pieds des tomates, de haricots nains aux pieds des aubergines ou d’épinards à la base des poireaux fait aussi des merveilles. Dans tous les cas, envisager la culture sur deux niveaux, un bas et un haut, équivaut à agrandir son potager d’un rang ou deux, voire plus. Bien sûr, pour maîtriser cet art, il est important de bien étudier les saisons et les cycles de culture des légumes afin d’anticiper les rotations et donc les semis et les plantations. Mais un peu de lecture, « ça ne peut pas faire de mal ».
Tirer vers le haut
Ainsi donc, dans un petit potager, on cherche à exploiter tous les niveaux de culture possibles, et en particulier les plants verticaux. On privilégie donc logiquement les variétés à rame plutôt que naines (haricots, pois…) en installant des tuteurs en tipi, des fils tendus… Il est également possible de fixer sur tuteurs certains légumes coureurs, comme les cornichons, les concombres, et même les courgettes. Pour cette dernière, dont la tige, les feuilles et les fruits sont assez lourds, il faut prévoir un solide système d’attache. On peut aussi les planter en périphérie, de manière à pouvoir les laisser courir sur des zones non cultivées. Les courges et les melons peuvent par exemple avoir le pied dans les plates-bandes, mais étaler leurs fruits à plusieurs mètres de là. On peut également envisager d’entourer le potager d’un grillage qui permettra, sur cette périphérie d’exploiter les hauteurs, en y laissant s’épanouir des légumes grimpants légers, comme les tomates cerise et, bien sûr, les pois et les haricots à rames.
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