Sans chauffage, mais pas sans chaleur

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Les maisons sans chauffage ne sont pas un mirage. Elles existent depuis vingt ans déjà et pourraient bientôt devenir la norme pour les constructions neuves.

Le confort, c’est une température constante de 20°C, même quand une couche de neige recouvre les rues… et sans avoir besoin d’allumer le chauffage ! Si cela semble être une utopie, c’est pourtant ce dont bénéficient les propriétaires de maisons passives. Grâce à des procédés de construction étudiés de près, ces habitations ne consomment que 15 kW/h par m2 et par an (contre 110 kW/h pour la plupart des maisons existantes). L’air y est continuellement pur et le froid reste à l’extérieur. Un rêve accessible aujourd’hui, à condition de respecter quelques contraintes (dont un surcoût à la construction d’environ 10 %).

L’isolation a du bon

Ces maisons sont entièrement coupées de l’extérieur, grâce à une isolation de pointe. Les fenêtres sont en triple vitrage, la ouate de cellulose se glisse entre les murs épais et les ponts thermiques sont évités avec soin. Cette méthode permet ainsi de tirer profit des énergies de la maison : entre l’électroménager, la présence humaine et le soleil, on retrouve 70 % des apports nécessaires en chaleur. Contrairement aux autres habitations, le propre des maisons passives est de ne pas laisser ces derniers s’évaporer dans les airs…

Le soleil donne… la même chaleur aux gens

Le soleil est donc un élément crucial dans ces habitations. Même dans le nord, il trouve le moyen d’apporter son petit rayon à l’édifice, notamment grâce à une surface vitrée plus importante (entre 40 et 60 % sur la façade exposée au sud). Des murs intérieurs en briques de terre crue emmagasinent ensuite la chaleur pour la restituer lentement pendant la nuit. Les matériaux à forte inertie seront d’ailleurs privilégiés pour l’ensemble de la construction. Afin d’éviter les surchauffes en été, des stores ou des pergolas apporteront un ombrage bienvenu.

Une bouffée d’air

Ces maisons entièrement closes ne sont vivables que grâce à la présence d’une VMC double flux. Non seulement, celle-ci va renouveler l’air – qui s’avérera par conséquent plus sain et exempt d’humidité, mais elle va aussi contribuer à réchauffer – ou à rafraîchir – l’atmosphère. L’appareil fonctionne en expulsant l’air vicié des pièces intérieures et en le remplaçant par de l’air venu du dehors ; un échange thermique se crée lors de l’échange, apportant la chaleur nécessaire. Ces VMC doivent être entretenues tous les trois ans et leurs filtres sont changés régulièrement afin de s’assurer que l’air reste pur.

Et demain ?

Ce type de construction permet aujourd’hui de bénéficier de crédits d’impôt. Il faut dire qu’en 2008, le Parlement européen a adopté une résolution tendant à imposer dès 2011 la norme « Maison passive » à l’ensemble des bâtiments neufs. La même année, le Grenelle de l’environnement préconisait que toute nouvelle construction respecte la norme BBC à partir de 2012. Si aucune loi n’impose encore aujourd’hui ces directives chez nous, d’autres contrées montrent l’exemple : dès 2015, toute construction neuve à Bruxelles devra être passive et il en ira de même pour l’ensemble de la Wallonie deux ans plus tard. Certaines villes allemandes commencent pareillement à l’imposer… Ce sera peut-être bientôt le cas chez nous aussi.