Nouveau venu dans nos intérieurs modernes, le poêle à bois est une véritable solution durable qui a l’avantage d’offrir deux types de combustibles, la bûche ou le granulés, aux atouts différents…
Face à la montée inexorable du prix du fioul et de l’électricité, les poêles à bois ont peu à peu réinvesti nos intérieurs. Les designers ne s’y trompent pas et transforment avec brio ces ustensiles de grand-mère en véritables objets déco. Pour autant, tout n’est pas si simple dans le monde très vert de l’énergie xylophage (celle qui se nourrit de la combustion du bois). Alors que les bonnes vieilles bûches étaient hier le seul combustible que ces foyers engouffraient avec délectation, les granulés ont fait leur apparition. Devant une telle alternative, voici un petit éclairage salutaire.
Bûche : énergie la moins chère
S’il s’agit de la première énergie renouvelable utilisée par les Français, le bois représente encore une ressource énergétique marginale dans l’Hexagone. Moins de 5 % de la production nationale d’énergie provient de sa combustion. Chiffre étonnant lorsque l’on connaît la faible empreinte qu’il laisse sur nos factures, comme sur notre environnement. En effet, se chauffer au bois coûte quatre fois moins cher qu’à l’électricité et dégage douze fois moins de CO2 que le fioul. Pour un investissement relativement minime (environ 1 000 €), il est tout à fait possible de s’offrir un poêle d’entrée de gamme. Il s’agira d’un poêle à bûches. C’est avant tout l’aspect économique qui oriente vers ce choix de bon sens. Les bûches, dans les régions forestières, sont très abordables et le nécessaire entretien des abondantes forêts françaises garantit des prix extrêmement stables. Contrairement à une idée reçue, le chauffage au bois ne détruit pas nos forêts. En effet, comme le rappelle l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le petit-bois dont on se sert pour se chauffer, s’il n’était pas utilisé, serait de toute façon détruit ou brûlé dans le cadre des travaux de sylviculture. Son usage participe donc à la bonne santé de nos espaces verts. Revers du faible coût au kilowatt heure, c’est le côté pratique qui fait souvent défaut au chauffage à bûches. D’une part, il faut prévoir un espace important de stockage (le bois doit être maintenu au sec pendant au moins un an pour éviter un surplus de fumée et optimiser son rendement) et, d’autre part, il faut procéder à une maintenance régulière (nettoyage de la vitre, de la suie et des cendres). Enfin, il faut recharger le poêle toutes les sept heures environ pour qu’il fonctionne de manière continue
Les granulés : la solution miracle ?
Les granulés, ou pellets, sont des déchets de bois compactés sans colle ni produits additifs. D’une taille qui ne dépasse guère le centimètre, le granulé jouit d’une hygrométrie nettement inférieure à celle du bois brut. C’est l’un de ses principaux avantages sur son aïeul, plus rustique. Cette caractéristique lui confère un meilleur rendement et une dissipation de fumée nettement moins importante, ce qui diminue la fréquence des entretiens. Le compactage offre aussi, de fait, un meilleur rapport poids/puissance et donc une meilleure autonomie (de l’ordre de la journée – voire davantage selon les modèles –, mais attention tout de même aux belles promesses commerciales). Dernier avantage, et non des moindres, le faible encombrement autorise une automatisation complète de certaines tâches (approvisionnement, vidage des cendres…). Pour autant, malgré ces avantages majeurs, tout n’est pas si heureux dans le petit monde délicat du granulé. Premièrement, si ce combustible est plus propre, il ne dispense pas d’un entretien fréquent (tous les deux jours, par exemple, pour la chambre à combustion). Deuxièmement, les poêles à granulés génèrent une chaleur convective qu’il va falloir répandre. Pour cela, le recours à un ventilateur est souvent nécessaire. Et qui dit ventilateur, dit bruit. Enfin, les nombreux avantages des granulés ont un prix. Un poêle à pellets coûte entre trois et dix fois plus cher qu’un poêle à bûches… le prix du confort, sans doute. Pour ceux que l’indécision ronge toujours, il existe des poêles qui peuvent brûler les deux types de bois. Une solution intéressante, bien qu’encore peu répandue, pour passer définitivement le pas et jouir de cette énergie verte.