Avis à tous les jardiniers tête en l’air : la meilleure période pour les plantations s’étend de novembre à février. Mais que les retardataires se rassurent, les végétaux vendus en conteneur peuvent encore être raisonnablement plantés jusqu’en mai.
Avec le printemps qui s’installe, c’est toute la fougue et l’énergie du jardinier qui se réveillent. Et ça creuse, et ça plante, en tout coin du jardin. Pour autant, on ne met pas en terre un végétal comme on plante un poteau. Et si l’on veut garantir à ses plantes une reprise réussie, il est important de respecter quelques règles d’usage. Retour sur l’une des bases du jardinage : la plantation.
Avant de planter
Faute d’arrosage, le terreau contenu dans un pot se dessèche rapidement. Commencez donc par réhydrater durablement votre plante en plongeant le pot dans un seau ou une poubelle remplie d’eau. Laissez-la tremper plusieurs minutes jusqu’à ce qu’aucune bulle d’air ne s’échappe de la motte. Sortez ensuite la plante du pot. Pour les gros sujets, difficiles à soulever, asseyez-vous au sol, couchez la plante sur vous en la saisissant par le tronc. Posez vos pieds sur les rebords du pot. Tirez avec les bras et poussez avec les jambes. Rien ne pourra vous résister…
Crêpez-leur le chignon
À présent, observez la motte. À défaut de rempotage, les plantes qui sont restées trop longtemps dans leur container développent un réseau racinaire exagérément dense, appelé le « chignon ». Faute de place pour pouvoir descendre en profondeur, les racines ont tourné en rond contre les parois et le fond du pot. Il est impératif d’arracher ce chignon avant la plantation, mais aussi de stopper cette croissance circulaire. Autrement, les racines continueront à tourner sur elles-mêmes sans jamais atteindre le sous-sol, ce qui risque de compromettre les chances de reprise de la plante. Pour ce faire, enfoncez votre sécateur en haut de la motte et entaillez-la vers le bas sur toute sa hauteur. Répétez l’opération en deux ou trois endroits. Ces coupes provoqueront le développement de radicelles qui, elles, pénétreront le sous-sol où les attendent éléments nutritifs et humidité naturelle.
Mise en terre
Creusez un trou au moins deux fois plus gros que le volume du pot afin que les racines profitent d’une terre meuble pour se développer facilement. Dans le même but, binez le fond du trou pour l’ameublir. Commencez à remplir avec la terre extraite, mélangée à parts égales avec du terreau. N’utilisez surtout pas de fumier à ce niveau de profondeur : il risquerait de brûler les racines et il manquerait de toute façon d’oxygène pour être correctement assimilé. Placez la plante de manière à ce que le haut de la motte affleure avec la surface du sol. Finissez de remplir le trou puis tassez avec vos pieds autour de la motte. Pour aider l’enracinement des végétaux qui risqueraient d’être ballottés par le vent, plantez un ou plusieurs tuteurs, en prenant soin de ne pas les enfoncer dans la motte au risque de blesser les racines. C’est pourquoi, si vous n’avez qu’un tuteur à poser, plantez-le en diagonale, loin de la motte.
À boire et à manger
En surface, étalez 2 à 3 cm de compost ou de fumier auxquels vous pouvez ajouter une poignée de corne broyée. Cet engrais de fond riche en azote se libérera doucement et donnera un long coup de pouce à la reprise. Incorporez-le tout en griffant le sol avec une binette. Réutilisez la terre du trou en surplus pour ériger autour du tronc une cuvette d’une vingtaine de centimètres plus large que la motte. En arrosant, vous forcerez ainsi l’eau à rester au pied de la plante et à pénétrer précisément au niveau du chevelu des racines. Apportez de 10 à 50 litres d’eau, voire plus, en fonction de la taille de la plante. Tant que la terre peut boire, arrosez-la. Par la suite, surveillez les arrosages afin que la plante ne souffre pas du manque d’eau durant le premier été.