Tirant parti de leur environnement pour réduire les consommations d’énergie, les maisons bioclimatiques offrent des solutions ingénieuses pour réduire l’empreinte carbone de nos habitations. On vous explique comment elles fonctionnent.
Pour des raisons aussi environnementales qu’économiques, optimiser la conception de nos bâtiments afin de diminuer les dépenses énergétiques est devenu un enjeu crucial. Utilisant les ressources naturelles pour améliorer le confort thermique et la luminosité dans nos intérieurs, le bioclimatique est de plus en plus préconisé par les adeptes des constructions écoresponsables. Zoom sur les grands principes de ce modèle architectural d’avenir.
Des matériaux naturels, isolants et respirants
Afin de respecter au mieux les ressources de la planète, on privilégie des matériaux naturels, adaptés aux conditions climatiques de la région, pour bénéficier d’une bonne qualité thermique, et si possible locaux. Selon votre lieu de résidence en France, il s’agira principalement de bois (de préférence brut, pour éviter les substances polluantes contenues dans les vernis), de briques de terre cuite ou, plus rarement, de pierres. Pour l’isolation, on mise sur des matières biosourcées, c’est-à-dire issues de la biomasse, comme le chanvre, la laine de bois ou encore la laine de lin.
Une exposition qui maximise l’ensoleillement
Pour se chauffer naturellement lors des longs mois d’hiver mais aussi pour bénéficier d’un maximum de luminosité et se passer ainsi autant que possible d’éclairage artificiel, l’exposition et l’orientation de la maison doivent être judicieuses. Pour laisser entrer au maximum le soleil, on privilégie de grandes baies vitrées sur la façade sud, en y aménageant si possible les pièces à vivre, telles que le salon et la cuisine, où l’on passe la majeure partie de ses journées. Afin d’éviter la surchauffe en saison estivale, on prévoit également du vitrage à isolation thermique renforcée ou à contrôle solaire, voire un bardage à claire-voie qu’on adapte à la course du soleil.
À l’inverse, pour bénéficier d’une belle luminosité le matin et de fraîcheur le soir, les espaces de nuit seront plus volontiers orientés à l’est. Enfin, on minimise le nombre d’ouvertures au nord pour limiter les ponts thermiques et on réserve cette partie de la demeure aux pièces techniques (buanderie, cellier) où l’on passe le moins de temps.
Un terrain préservé pour un impact minimal
Plutôt que d’aplanir l’existant pour bâtir, on adapte la construction aux contraintes du terrain, notamment en lui faisant épouser la pente naturelle. Pour conserver le dénivelé et en faire un atout, on peut notamment élever la bâtisse sur plusieurs niveaux et étagements. De même, on veille autant que possible à conserver la végétation existante, notamment les grands arbres, quitte à les intégrer à l’habitat, par exemple au centre d’un patio ou au sein d’un carré végétalisé.
Une architecture simple
Afin de limiter les déperditions thermiques, les maisons bioclimatiques tendent à limiter au minimum le rapport entre la superficie des murs extérieurs et le volume intérieur. Pour cela, elles privilégient les formes cubiques, compactes et épurées, avec une construction sur deux niveaux – dans le but de jouir d’un maximum de surface habitable dans un volume minimal. Enfin, la superficie elle-même doit être réduite à l’essentiel, en correspondant strictement aux besoins des habitants.
Lauren Ricard
Photos © Barres-Coquet architectes, Devaux et Devaux architectes, La maison de cèdre, dr