Évidemment, linguistiquement parlant, le savon noir n’est pas un outil. Néanmoins, il est tellement utile pour lutter contre les insectes ravageurs que, sur le terrain, disons-le tout net, c’en est un.
Passer un savon aux insectes
Le savon noir est un mélange de potasse et d’huile végétale, totalement biodégradable s’il ne contient pas d’additif. On l’utilise au jardin sous sa forme liquide (dilué à 5 %, soit 5 cl pour un litre d’eau), en guise d’insecticide de contact. Il étouffe les pucerons, cochenilles, acariens, araignées rouges ou thrips, larves et adultes, comme le ferait une huile végétale (colza). Le principe est de recouvrir l’animal de savon, afin que le produit, visqueux, colmate ses stigmates respiratoires, et provoque la mort par asphyxie. Le traitement est à renouveler si nécessaire, en cas de grosse infestation.
Bon pour les plantes
Le savon noir s’utilise également comme mouillant pour traiter les maladies cryptogamiques (dues à des champignons microscopiques), en l’associant aux préparations à base d’extraits végétaux, de cuivre ou de soufre (2 cl / litre de préparation). Il facilite la pénétration du produit en lui permettant d’accrocher durablement à la surface du végétal. Ainsi, le traitement est plus efficace et moins sensible au lessivage. Pour ne rien gâcher, le savon noir est riche en potasse, un élément nutritif qui ne tombera pas dans la feuille d’un sourd.
L’avis du pro
Cela fait plusieurs années déjà que le savon noir est devenu la coqueluche des jardiniers bio. Facile à préparer et à utiliser, il permet de réagir rapidement et efficacement à une attaque de ravageurs. 100 % biodégradable, sans nuisance pour celui qui l’applique, ce produit naturel et bon marché n’en reste pas moins un tueur qui ne fait pas de distinction entre les insectes, qu’ils soient nuisibles ou auxiliaires. Évitez donc de le pulvériser lorsque les butineurs sont en action. De toute façon, faites attention, le savon noir a tendance à faire flétrir les fleurs.
Benoit Charbonneau
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