Le plancher chauffant est une bien agréable manière de lutter contre les rigueurs de l’hiver, à condition de choisir un revêtement adapté.
Les facteurs déterminants
Avant de vous lancer dans des préoccupations esthétiques, il est capital de prendre en compte les spécificités d’un tel plancher, et les contraintes qu’il implique. Il serait en effet fâcheux de gâcher une telle installation avec un revêtement peinant à supporter la chaleur ou, à l’inverse, trop isolant. Vous devez donc examiner sa conduction thermique, autrement dit sa faculté à diffuser la chaleur, et vous interroger sur la dilatation thermique des matériaux. Cette dernière désigne, quant à elle, la capacité du revêtement à supporter ce contact prolongé avec une surface chaude sans se déformer ni s’abîmer.
Le béton ciré : des résultats mitigés
Plébiscité pour sa solidité, le béton ciré bénéficie d’une bonne conduction thermique, comme en témoigne la présence systématique d’un enrobage en béton lors de l’installation d’un sol chauffant. Néanmoins, sa résistance à la chaleur laisse particulièrement à désirer. La dilatation provoquée par celle-ci risque, à terme, de le faire bouger et de creuser des fissures, à l’instar d’un microtremblement de terre.
Le parquet : esthétique mais peu pratique
Apprécié pour son élégance et son côté chaleureux, le parquet flottant est pourtant peu approprié aux planchers chauffants. La sous-couche d’air présente sous sa surface risque en effet d’agir comme un isolant et de bloquer la diffusion de la chaleur. Pour éviter ce problème, la seule solution consiste à mettre une sous-couche résiliente, qui risque de contrarier l’action du sol chauffant.
Si vous tenez absolument à installer ce type de revêtement, optez donc plutôt pour un parquet collé, de préférence en synthétique. Il faut se méfier des parquets en bois dur (hêtre, érable) que les changements de température et l’humidité sont susceptibles de déformer.
Le carrelage et tous ses avantages
Contrairement à certaines idées reçues, le carrelage, qu’il soit en céramique ou en pierre naturelle, est la solution la plus adaptée dans cette situation. En effet, si de nombreux propriétaires craignent le côté « froid » de ce revêtement, il permet pourtant une diffusion optimale de la chaleur. De plus, son excellente conduction thermique favorise les performances du chauffage et évite ainsi de devoir augmenter la température. Un détail non négligeable qui allège considérablement la facture !
L’une des autres grandes qualités de ce revêtement est sa robustesse : le carrelage résiste parfaitement aux variations de température, sans se déformer ni se lézarder.
Les revêtements incompatibles
Si la perspective de poser vos petits petons gelés sur une moquette douillette et bien chaude semble agréable au premier abord, vous allez malheureusement devoir réviser vos plans. En tant qu’isolant thermique, ce matériau contrecarre la circulation de la chaleur et vous pousse à augmenter la température, avec les risques que cela implique tant sur le plan financier que pratique. À la limite, choisissez un modèle pourvu d’une trame en feutre, davantage perméable que les moquettes textiles classiques.
De même, il est préférable d’éviter les revêtements trop minces et les sols souples synthétiques tels que le linoléum ou le vinyle, sous peine de se confronter à des désagréments plus ou moins néfastes : émission d’odeurs incommodantes, risques de décollage, fragilisation, vapeurs nocives…). Sophie Diaz
Astuce travaux : le pied au plancher
Vous êtes tenté par la pose d’un plancher chauffant mais ne savez lequel choisir ? Le chauffage électrique exige un examen thermique préalable visant à mettre en place un isolant plancher, un câble et un système de régulation thermique tandis que le système à eau ne nécessite que l’installation d’une alimentation de type chaudière au gaz, pompe à chaleur ou chauffe-eau solaire. Cette deuxième option est donc plus économique sur le long terme.
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