Le bois s’invite dans les immeubles

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Après avoir été délaissé pendant des décennies au profit du béton et du ciment, le bois fait son grand retour dans les maisons mais aussi dans les immeubles, en tant que matériau de construction très performant.

Si l’image éculée du chalet de Heidi a longtemps rebuté plus d’un propriétaire, les constructions en bois ont su s’adapter aux goûts des ménages modernes tout en leur faisant profiter de performances énergétiques appréciables.

Un nid douillet en bois

Reconquérant petit à petit un marché immobilier monopolisé par le béton, ce matériau affiche à présent sa différence sur les façades de bon nombre de maisons individuelles. Ces habitations poussent d’ailleurs plus vite que les autres puisque, une fois l’ossature en bois posée, il n’y a pas besoin de réaliser de finitions. Quelques mois suffisent alors pour voir émerger votre cocon ! Et s’il vous vient, par la suite, des rêves de grandeur, aucun souci : souple et léger, le bois facilite les transformations de votre intérieur. Côté écologie, il suffit de s’assurer que vos panneaux proviennent d’une forêt écocertifiée pour avoir la conscience tranquille. Quant à l’aspect sécurité, le bois résiste aussi bien aux incendies que le béton. Au niveau des performances, en revanche, il gagne haut la main la compétition ! Cette alternative naturelle permet en effet de réaliser entre 20 et 30 % d’économies sur la consommation de chauffage, lorsqu’elle est associée à un isolant supplémentaire. Par comparaison, le bois est ainsi cinq fois plus isolant que le béton ! Sans compter qu’il absorbe également les ondes sonores.

Les logements collectifs au diapason

Avec un tel potentiel, le bois ne pouvait pas rester l’apanage des pavillons individuels. À l’instar de la Scandinavie, habituée de longue date aux constructions en bois, la France voit fleurir de plus en plus de projets immobiliers d’ampleur mettant à l’honneur ce matériau. Outre les lotissements, ce sont carrément des immeubles mais aussi des tours de bureaux et des bâtiments publics qui sont aujourd’hui entièrement réalisés en bois.

La petite ville de Vertou, près de Nantes, s’est par exemple dotée en 2012 d’un écoquartier dans lequel un immeuble de quatre étages accueillant une soixantaine de logements sociaux a été édifié. De son côté, Mésolia, une entreprise sociale pour l’habitat en Aquitaine, a inauguré le 18 septembre la résidence « Le Bois des Palombières », composée de quatre-vingt-cinq logements individuels à Léognan, en Gironde. Ce projet immobilier locatif a voulu se distinguer par une architecture originale, tout en préservant l’environnement. Les habitations sont ainsi constituées d’une façade en ossature bois, tandis que la toiture imite le zinc, le tout bénéficiant du label Qualitel BBC Effinergie.

Au même moment, en Essonne cette fois, Promicea, se targuant d’être le premier promoteur de logements collectifs en bois massif, a lancé, à Ris-Orangis, le chantier d’un immeuble de cent quarante logements dont la construction devrait être achevée dans un an à peine. « Il s’agit de la plus importante opération résidentielle conçue en bois massif CLT en France, avec la technologie du groupe Woodeum. » Une opération d’ampleur pour une nouvelle génération d’habitations à très basse empreinte carbone puisque, « grâce au bois massif, ce bâtiment va stocker 880 tonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions de carbone générées par les besoins en chauffage et eau chaude sanitaire du bâtiment pendant 88 ans ». Plus écologique et plus efficace, le bois n’a donc pas fini de nous surprendre.

Des ménages impliqués

Si la performance énergétique des bâtiments arrive en tête de liste des priorités des pouvoirs publics et des promoteurs, elle l’est aussi dans celles des ménages comme l’a démontré un récent sondage réalisé par Harris Interactive.

« Spontanément, les Européens associent surtout l’efficacité énergétique à l’isolation et, dans une moindre mesure, à l’énergie solaire, aux équipements à basse consommation et aux appareils de gestion de l’énergie intelligents », détaille l’étude. Globalement, pour 52 % des Français, il s’agit avant tout « d’éviter le gaspillage ».

D’ailleurs, en Europe, plus de huit citoyens sur dix se déclarent attentifs à la réduction des consommations d’énergie à leur domicile (95 % en France), leur première motivation étant de faire des économies sur leur facture mais aussi la conscience écologique.