Le bois dans les salles de bains

377

Naturel, luxueux, chaleureux… Les avantages du bois sont nombreux. En choisissant des essences adaptées et en les traitant avec soin, vous pourrez en profiter aussi dans les pièces humides.

Installer du bois dans sa salle de bains n’est plus réservé aux seuls propriétaires de bateaux et les architectes d’intérieur ne se privent pas d’utiliser cette matière, dans les mises en scène les plus diverses. Du sol aux murs en passant par le mobilier, cet élément noble et chaleureux séduit autant par le confort de son contact sous les pieds que par son esthétisme. Selon ses teintes et les accessoires auxquels il s’associe, il donne à lui seul le ton de votre style, entre ambiance marine, touche moderne, raffinement cossu ou accent nordique. C’est d’ailleurs en se rappelant que les amateurs de sauna traditionnel utilisent presque exclusivement du bois que l’on comprend le mieux l’ineptie de certains préjugés : oui, le bois résiste à l’humidité. Non, il ne craint pas la condensation. Considérée comme un isolant naturel, cette matière respire et absorbe les vapeurs présentes dans l’air. À condition de l’avoir bien choisi…

imageArticle1

Le choix de l’essence

Face à l’eau, toutes les lames de parquet ne se valent pas. Déjà réputées pour leur utilisation à l’extérieur, les essences exotiques ont tout à fait leur place dans les salles d’eau. Teck, iroko, ipié ou doussé s’imposent donc naturellement. Leur coût n’est cependant pas anodin, surtout si vous voulez garnir entièrement la pièce. Il existe heureusement des bois européens qui peuvent également convenir, comme le frêne, le châtaignier ou le robinier. Le traitement fera ensuite toute la différence, comme le THT ou traitement à haute température. Cette technique écologique chauffe le bois dans un four, à une température variant de 100 à 280 °C environ, sous une pression contrôlée et sans ajout de produits chimiques. Cette opération va permettre à la fois de modifier la couleur de l’essence et de la rendre imputrescible et résistante à l’eau. Un aggloméré hydrofuge peut également être plaqué sur des essences considérées comme plus nobles, à l’instar du chêne, ce qui permet de s’équiper en bois massif.

imageArticle2

Un peu de soin

Si le traitement de base est important, il n’est pourtant pas le seul. La pose est ainsi obligatoirement collée et, dans le cas du lambris, il faut que l’air puisse circuler derrière les lames. Pour éviter les infiltrations et assurer l’étanchéité, il est également possible de suivre les techniques utilisées sur les chantiers maritimes : pour les ponts de bateau, les joints entre les lames sont ainsi réalisés en mastic polyuréthane. L’huile est recommandée pour la finition, et il faut penser à en renouveler l’application tous les six mois. Il existe également des vernis spécialement adaptés pour les zones humides ou, encore mieux, des vernis marins conçus pour résister à toutes les projections d’eau. Même si les bois vieillissent bien naturellement, il faut en effet songer à les entretenir pour qu’ils conservent leur beauté malgré le passage du temps.

Aller plus loin

Abandonnant leur émail, même nos baignoires peuvent céder à la tentation du bois. Grands adeptes de ce concept, les Japonais les construisent traditionnellement en hinoki, un bois parfumé imputrescible et très cher. En France, elles seront fabriquées sur mesure, dans du teck, du moabi venu d’Afrique ou des lames de résineux canadien. L’art du bain est international !

Mélanie De Coste