Le bambou tient le bon bout

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Même s’il est peu probable qu’il remplace un jour le béton, le bambou a pourtant un bel avenir devant lui dans la construction. De par ses nombreuses qualités, il demeure un matériau séduisant.

C‘est bien connu, l’industrie du BTP est l’une des plus polluantes au monde. En utilisant environ la moitié des ressources non recyclables consommées sur la planète, celle-ci serait responsable de plus de 32 millions de tonnes de déchets chaque année selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Certains sont des rebuts industriels basiques comme le plâtre ou le bois, mais d’autres sont aussi très dangereux à l’instar de l’amiante, des peintures ou de certains solvants. Plus sain que d’autres matériaux, le bambou serait une bonne alternative dans le domaine de la construction.

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Une pépite venue d’Asie

Utilisé depuis des siècles en Asie, le bambou peine à trouver sa place en Occident, si ce n’est en matière de décoration où il s’est imposé comme le matériau incontournable de la zen attitude. Plante tropicale, issue de la famille des graminées, le bambou ne fait pas partie de notre culture. À tort d’ailleurs, puisque ce matériau polyvalent et facile à cultiver est capable de rendre bien des services : dans les pays asiatiques, il sert aussi bien à fabriquer des clôtures que des charpentes ou des murs, bref des maisons entières. En Chine, il s’utilise même en échafaudage pour construire des gratte-ciel !

Le bambou, c’est du béton !

Le bambou a tout pour plaire et l’on peut donc s’étonner qu’il intervienne aussi peu dans le domaine de la construction. La première de ses qualités est sa résistance. Comme le roseau de la fable de La Fontaine, il se plie mais ne rompt pas. Bien plus solide que le bois, le béton et même que l’acier grâce à sa forte teneur en silice, on le surnomme d’ailleurs « l’acier vert ». Capable de résister à un séisme ou à un cyclone, il est 30 % plus dur que le chêne et ne gonfle ni ne rétrécit sous l’influence de l’hygrométrie. Construire toute une structure avec du bambou n’a donc rien d’une idée farfelue. À son étonnante robustesse s’ajoute aussi son caractère écologique car le bambou se renouvelle à la vitesse de la lumière en raison de sa croissance rapide. Très peu énergivore, il croit sans produits chimiques et ne détruit pas le terrain sur lequel il est cultivé. Enfin, contrairement au bois, il ne subit que rarement les attaques d’insectes et de moisissures. Bien traité, il s’entretient facilement et sa longévité est estimée à au moins deux cents ans. Seul petit hic : le bambou n’est pas isolant et il s’associe le plus souvent avec du béton de chanvre, tout aussi écologique, pour une bonne isolation phonique et thermique. Côté prix, les tarifs dépendent de son utilisation mais il faut compter en moyenne 50 € le mètre carré.

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Un matériau d’avenir

Même si cet acier vert se fait encore discret en France, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à partir à sa conquête. On retrouve le bambou dans les projets des architectes, à l’instar de Simon Vélez, pionnier dans ce domaine, mais aussi chez les particuliers. Entier, en lamelles, en panneaux trois plis ou en bardage, le bambou fait le bonheur des nouveaux propriétaires écolos. Particulièrement utilisé pour les parquets, les revêtements de terrasse ou les façades, il sait se marier avec les intérieurs modernes auquel il apporte de la luminosité. Son aspect lisse et satiné s’avère des plus esthétiques et saura séduire les amoureux des beaux matériaux. Marina Knittel

Les entreprises sont encore peu nombreuses à se disputer ce nouveau marché du bambou. En France, des sociétés comme Ecoligne bambou, Bambou habitat, Bamboo France ou Moso promeuvent l’utilisation de ce matériau dans la construction.