Il existe toute une kyrielle d’aides pour financer ses travaux. Mais peu de particuliers connaissent la prime énergie, un véritable coup de pouce accordé sans condition de ressources pour tout ouvrage d’économie d’énergie.
Enfin délivrés du froid et de la grisaille, les Français profitent de la belle saison pour entreprendre des aménagements dans leur home sweet home. Quelle bonne idée ! Isolation ou changement de chaudière, tout est bon pour économiser quelques deniers sur les factures d’énergie. Mais les travaux, si dérisoires soient-ils, coûtent toujours beaucoup d’argent et les sommes à débourser sont souvent un frein à la rénovation. Pourtant, il existe bon nombre d’aides que les particuliers ne connaissent pas toujours, à commencer par la prime énergie, accessible à tous sans condition de ressources.
Vos travaux vous rapportent des euros
Que vous ayez prévu des travaux d’isolation concernant vos combles, votre toiture, vos murs ou votre plancher bas, ou que vous prévoyez de remplacer votre système de chauffage par du matériel plus performant, vous avez droit à la prime énergie.
Ce coup de pouce financier, accordé quel que soit le montant de vos travaux et de vos revenus, est aussi cumulable avec d’autres aides telles que le crédit d’impôt à 30 % ou l’éco prêt à taux zéro. Pour l’obtenir, vous pouvez d’abord en faire la demande auprès de la grande distribution ou des grandes surfaces de bricolage. Mais c’est souvent auprès des fournisseurs d’énergie et de carburants ou des sites internet spécialisés que la prime énergie est sollicitée.
Philanthropie ou simple coup marketing ?
Les plus sceptiques se diront qu’il y a forcément anguille sous roche, car comment comprendre que de tels organismes versent directement de l’argent sans contrepartie ? S’agit-il d’un excès de philanthropie ou d’un simple coup marketing ? Aucun des deux en fait. Pour bien cerner le mécanisme de la prime énergie, c’est du côté des Certificats d’économie d’énergie (CEE) qu’il faut se tourner.
Lancés à la suite du Grenelle de l’environnement en 2007, ceux-ci obligent les distributeurs d’énergie à financer des travaux d’amélioration énergétique auprès des particuliers. Fixé sur une période de trois ans, cet objectif contraint les obligés à collecter des certificats, sous peine de se voir imposer une taxe par l’État. Nicolas Moulin est directeur de la société Primes énergie et explique comment cet impôt peut être dissuasif : « Toute entreprise a intérêt à mener des actions d’incitation aux économies d’énergie car, si le contrat n’est pas rempli, la sentence peut être très lourde. Dans notre cas, le montant de la taxe s’élèverait à 25 millions d’euros ». Une somme astronomique qui tombe tout droit dans les caisses de l’État.
Voilà pourquoi ces organismes n’hésitent pas à verser de l’argent à tout particulier désireux d’entreprendre des travaux d’isolation. Dans le cas de Primes énergie, il suffit d’envoyer une copie de la facture du montant de la rénovation ainsi qu’une attestation sur l’honneur pour prouver sa bonne foi. L’entreprise envoie ensuite directement un chèque à l’intéressé dont la somme est calculée en fonction des travaux à réaliser. « Chez Primes énergie, nous versons des euros et nous n’avons pas de montant maximum », précise Nicolas Moulin.
Car, dans la grande distribution notamment, certains délivrent en effet seulement des bons d’achats pour inciter le client à venir faire ses courses dans leurs magasins. Le montant de l’aide est aussi souvent plafonné à 2 000 euros maximum. D’autres encore accordent des sommes plus importantes si le particulier accepte de devenir client de tel ou tel fournisseur d’énergie. Un joli coup marketing pour éviter de payer la taxe et rameuter quelques clients supplémentaires par la même occasion…