Jardin japonais, la libre inspiration zen

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Lieu de cheminement propice à la méditation, le jardin japonais est un espace cloisonné à l’agencement élaboré.

Havre de paix relaxant, le jardin japonais n’est pas forcément destiné à occuper toute la surface d’un jardin, et peut se limiter à un recoin sans prétention, librement inspiré du modèle original. Héritage d’une culture plurimillénaire, le jardin japonais, ultra-codifié et chargé d’une symbolique inaccessible au jardinier non initié, c’est l’aménagement paysager élevé au rang d’art absolu. Il faut dire que la reproduction en miniature d’une nature idéalisée et réinterprétée, le tout dans une « simplicité complexe », sans artifices, mais avec tout de même quelques « trucs » de mise en perspective, constitue un cahier des charges bien intimidant. Ne pas se laisser impressionner, faire à sa mesure et selon ses goûts en s’inspirant librement de l’inaccessible étoile, telle est la quête de celui qui voudra créer son propre jardin zen.

Des principes contraignants

S’il existe différents styles de jardin japonais, on peut malgré tout les réunir sous trois grands principes généraux. Le premier est la reproduction de la nature en miniature, afin de recréer des scènes naturelles, de montagnes, de rivières, de lacs ou de mer dans un espace restreint. Le deuxième est la capture de paysage, qui essaie tant que cela est possible d’intégrer le panorama naturel existant, dans la composition du jardin, pour donner l’impression qu’il en fait partie. Dernier principe, le moins accessible, le symbolisme, pétri de culture japonaise.

Ainsi deux pierres, l’une plate et l’autre élevée, posées côte à côte sur un lit de gravier, représentent une tortue et une grue, qui elles-mêmes symbolisent la longévité et le bonheur. Et si l’on vous dit qu’en plus, le gravier c’est la mer, les rochers, des îles et qu’un pin surmontant l’île de la grue symbolisera l’élévation spirituelle, vous tiendrez là les grands principes de cet art de la mise en abyme…

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Inspiration libre

Ce qu’il faut chercher à retenir, ce sont surtout les techniques de mise en perspective et les manières d’utiliser les matériaux plutôt que de vouloir reproduire une philosophie qui, de toute façon, risque de vous échapper. Créez trois champs de profondeur, séparés par des espaces vides occupés par du gravier, des couvre-sols ou des petits plans d’eau. Jouez également sur la taille des plantes et des éléments proches et lointains, pour donner une illusion de distance. En plaçant au premier plan quelques grosses plantes et des plus petites au fond, vous modifiez la perception de l’espace. Privilégiez l’asymétrie pour qu’un élément du jardin ne s’impose pas par rapport aux autres. Créez des zones dissimulées qui obligent le visiteur à se déplacer pour les découvrir, ce qui donne l’impression que le jardin est plus grand qu’il ne l’est en réalité.

L’eau, les plantes, la pierre

L’association de l’eau, des végétaux, souvent très soigneusement taillés en nuage, et du minéral reproduit la variété d’un paysage naturel et participe à la sérénité qui se dégage de l’endroit. Imaginez des grandes zones gravillonnées sur lesquelles vous tracerez des motifs en vagues à l’aide d’un râteau, et placez-y de grosses pierres. Formez des cheminements en pas japonais à l’aide de pierres plates. Créez un petit plan d’eau dans lequel le jardin se reflétera. Si vous n’avez pas d’eau, vous pouvez créer un ruisseau de graviers que traversera un pont symbolique.