Des économies en plein développement

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Depuis leur création en 2007, les livrets de développement durable n’ont cessé d’évoluer. Leur histoire est pourtant loin d’être terminée.

L’argent qui dort ne sert à personne. Dans cet esprit, les principaux produits d’épargne actuelle servent à financer certains projets de l’État. Il en est ainsi du livret A, dont les actions en faveur du logement social sont bien connues. Les créateurs des livrets de développement durable (LDD) ont fait le même calcul. Pourtant, contrairement à ce que son intitulé laisse entendre, ce livret ne s’intéresse pas autant que l’on pourrait le croire au développement durable. En y regardant de plus près, il est d’ailleurs facile de réaliser qu’il sert surtout au financement des entreprises françaises… quel que soit leur positionnement écologique. Les PME sont les premières à bénéficier de cette aide, suivies par les collectivités qui peuvent y puiser pour des aménagements utiles à ces mêmes sociétés. Une petite partie, enfin, sert à répondre aux demandes de prêts émises par des particuliers qui veulent acquérir du matériel ou faire des travaux au titre des économies d’énergie. Néanmoins, cette option pourrait être modifiée dans le futur, le LDD courant actuellement le risque d’être transformé à moyen terme en livret d’épargne industrie. La compétitivité primerait donc sur le développement durable, quand les deux devraient logiquement être liés. Il faut cependant noter que la plupart des détenteurs d’un LDD ne sont que peu conscients de la manière dont leur argent est utilisé : ce qu’il peut leur rapporter est ce qui leur importe le plus.

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Un produit avantageux ?

Le LDD a subi plusieurs modifications au fil du temps. Un an après sa création, en 2008, il affichait un taux record d’intérêt de 4 %. Depuis le mois de février dernier, son taux a été une fois de plus revu à la baisse, et il n’est maintenant plus que de 1,75 %. Son plafond, par contre, a été relevé à 12 000 € en octobre 2012, ce qui a attiré de nombreux épargnants. Il faut dire que ce livret A de nombreux avantages : sans contrainte (il n’y a pas de frais d’entrée, de montant minimal de dépôt ni de somme bloquée), il est aussi totalement exonéré d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. Ce produit ne peut être détenu que par une personne majeure fiscalement domiciliée en France. Il est d’ailleurs interdit de détenir plusieurs LDD, même dans des banques différentes. Son taux, identique à celui du livret A, est fixé en fonction de l’inflation. Il dépend donc fortement des fluctuations économiques, peu glorieuses ces dernières années. Néanmoins, malgré son intéressement actuellement bas, il reste un produit fiable : contrairement aux assurances-vie ou à d’autres solutions liées à la Bourse, il est impossible de perdre de l’argent avec un LDD. Ce qui explique pourquoi il reste l’un des placements préférés des Français. Cependant, les superlivrets des banques en ligne pourraient bien leur faire de la concurrence auprès d’une population plus jeune et plus informée…

Mélanie De Coster