Choisir le bon isolant pour sa maison

374

Encore marginaux sur les chantiers d’isolation thermique, les isolants biosourcés ne sont pourtant pas si nouveaux. Ils étaient déjà utilisés il y a plusieurs centaines d’années, dans l’Antiquité notamment où l’on exploitait le torchis, mélange de béton naturel, d’argile, d’eau et de paille. Aujourd’hui, l’offre est évidemment plus diversifiée réunissant sous le nom d’écomatériaux tous les isolants d’origine végétale ou animale censés réduire l’impact écologique. Bien qu’il existe encore une part d’expérimentation en la matière, ces nouveaux produits ont tous une fonction de stockage du CO2 et leur production reste généralement peu énergivore. Les biomatériaux ont certes un coût plus élevé que la laine de verre par exemple mais, sur le long terme, leur durabilité et leur confort sont rentables. Si vous avez décidé de faire ou de refaire l’isolation de votre maison, suivez donc ces quelques conseils qui vous aideront à choisir les bons matériaux.

Inspection avant travaux

Avant d’envisager toute rénovation, vous devrez vérifier l’état des murs, des plafonds et des sols, mais aussi celui de la charpente et des planchers car, s’ils sont endommagés, ils ne supporteront pas le poids des isolants. L’humidité du bâtiment aussi doit être prise en compte ainsi que les fuites d’air et les ponts thermiques, qui constituent des zones de fortes déperditions calorifiques. Pour renforcer et protéger votre future isolation, vous pouvez également installer un écran de type pare-pluie qui préservera les murs et la toiture des intempéries tout en évacuant l’humidité vers l’extérieur.

imageArticle1 200544914-001 imageArticle3

À chaque isolation son matériau

Tous les matériaux biosourcés ne conviennent pas à tous les types de rénovation thermique. Vous devez choisir le bon isolant en fonction de vos besoins. Plusieurs possibilités s’offrent à vous, à commencer par la paille de blé qui est une ressource abondante en France. Déjà largement utilisée dans la construction, elle est employée pour monter des murs et offre une bonne résistance en cas d’incendie par combustion lente car elle ne laisse que peu de place à l’air.
Si vous devez vous servir de panneaux agglomérés, pour créer des cloisons par exemple, le lin sera votre meilleur allié. Ne produisant aucun déchet, ce dernier à des usages multiples : laine souple, feutre, panneaux rigides ou semi-rigides etc. Il peut également se poser en sous-toiture, sous forme de toile non tissée hydroliée.
Autrefois employée dans la confection de cordages et de papier, la culture du chanvre a laissé place à celle du coton. Aujourd’hui pourtant, la chènevotte (le bois du chanvre) est valorisée comme granulat dans des bétons et mortiers isolants, dont les qualités thermiques et acoustiques sont nombreuses.
Côté animal, la laine de mouton représente aujourd’hui un contingent de 14 000 tonnes dans la fabrication de matériaux isolants. Capable d’absorber de grandes quantités d’eau (plus de 30 % de son poids), cette ressource issue des déchets de tonte est utilisée sous forme de panneaux souples ou semi-rigides. Mais la laine de mouton a un autre avantage considérable : celui de retenir le formaldéhyde, un composant organique volatile (COV) largement mis en cause dans la pollution de l’air intérieur. Plus original et plus rare, l’utilisation de plumes de canard a déjà montré ses qualités isolantes, notamment sous forme de panneaux ou de rouleaux pour le sol, les murs ou les combles. Mais, concernant ces derniers, les meilleurs matériaux restent encore les fibres textiles recyclées ou la ouate de cellulose, qui trouveront aussi leur place dans l’isolation des planchers et des rampants de toiture.

Marina Knittel