Les français se piquent aujourd’hui d’écologie. Mais la recherche de solutions toujours plus vertes reste inconditionnellement liée aux notions de confort et d’économies. Solutions de chauffage pour une équation à trois entrées.
Selon l’étude du Credoc parue en août 2011, nos concitoyens ont développé leur sensibilité environnementale au cours des vingt dernières années. Mais, d’après le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie, seul 37% des Français affirment être prêts à payer plus de taxes. En cette époque de crise et de chômage la question pécuniaire demeure fondamentale. À l’heure où le tarif des énergies fossiles ne cesse de s’élever, il est pourtant possible de concilier maîtrise des dépenses et développement durable.
Géothermie
Le chauffage géothermique est de loin le plus propre : il génère environ 4 fois moins de CO2 qu’une chaudière à combustible. Le principe est simple. Installée dans un jardin, une pompe puise les calories du sol, grâce à des capteurs enterrés, avant d’introduire cette chaleur au sein de l’habitation. Il utilise donc une énergie dont les ressources sont illimitées et gratuites. Il a cependant un certain coût de revient, celui de l’électricité nécessaire pour faire fonctionner la pompe à chaleur. À l’usage, il s’avère aussi confortable qu’un chauffage classique, il peut être couplé à un plancher chauffant ou relié à un réseau de radiateurs. L’entretien est quant à lui nul, hormis un contrôle annuel. Si les coûts d’installation demeurent variables, entre 90 et 150 € le m², ceux de fonctionnement sont ensuite particulièrement bas. La facture pour le chauffage seul oscille entre 280 à 400 € par an pour une surface d’environ 120 m², somme notamment imputable à l’électricité nécessaire pour faire fonctionner ce mécanisme.. Bonne nouvelle, l’acquisition d’une pompe à chaleur pour toute résidence principale, neuve ou ancienne, permet de bénéficier d’un crédit d’impôt. Le point négatif tient à la possession d’une importante surface de jardin, entre 100 et 150 % de la superficie à chauffer pour le captage horizontal, le plus répandu.
Chaudière à granulés
Engagé par traités à limiter ses émissions de gaz à effet de serre, l’État français soutient également le chauffage au bois, énergie naturelle et renouvelable. Outre ses avantages économiques, le bois est aujourd’hui une matière première valorisée aux excellents rendements. Ses nouvelles formes de conditionnement en font une énergie moderne, c’est à dire économe, pratique à utiliser et peu polluante. Parmi les nombreux modèles présents sur le marché, les chaudières à granulés restent les plus performantes. Produits avec des résidus compressés, les granulés de bois (ou pellets) ont un haut pouvoir calorifique. Niveau confort, les chaudières, entièrement automatisées, sont programmables et n’exigent aucune intervention particulière. Enfin, les économies sont réelles, les coûts pouvant être jusqu’à trois fois inférieurs à ceux de l’électricité. L’installation demeure toutefois chère (de 10.000 à plus de 25.000 €), même si elle permet de bénéficier d’un crédit d’impôt. À noter également, la place nécessaire au stockage des granulés.
Solaire
Emblématique des méthodes de production énergétiques autrefois qualifiées d’alternatives, le photovoltaïque s’est, sous l’effet de crédits d’impôt accordés ces dernières années, largement démocratisé. Son principe est bien connu : des panneaux captent l’énergie solaire, la stocke puis la restitue ultérieurement. Fonctionnant été comme hiver, ce dispositif thermique ne rejetant pas de CO2 s’applique pour le chauffage de l’eau comme pour celui de l’air. Il devra néanmoins être considéré dans les deux cas comme une solution de complément à une installation annexe, puisqu’il fournit globalement entre 60 et 80% des besoins d’eau chaude et environ 50% de la chaleur. Ce pourcentage varie selon l’implantation géographique du domicile et le matériel utilisé. Le marché étant très concurrentiel, les prix connaissent d’importantes fluctuations. Il est donc conseillé de réaliser plusieurs devis auprès de divers installateurs, tout en se souvenant que cette production d’énergie renouvelable est soumise à crédit d’impôts, niche qui, globalement, a subis un vrai coup de rabot entre 2010 et 2011.
Frédéric FERRAND